Accent
Sponsorisé par Nymark Type . Caractère utilisé : Tranemo , dessiné par Andreas Nymark, 2021.
Les accents sont des éléments ajoutés à des lettres. Ils peuvent être placés au dessus, en dessous, ou attachés à une lettre. Dans la plupart des langues faisant usage des accents, ceux-ci donnent un son différent à la lettre seule.
ALPHABET LATIN
L’alphabet latin est utilisé pour un grand nombre de langages. La plupart d’entre eux utilisent les accents pour des variations (parfois très subtiles) de sons afin de s’adapter au mieux à chacun. Le son d’un même accent n’est pas forcément le même d’une langue à une autre. Par exemple, avec le ç qui est utilisé dans le français, portugais et turc. D’autres langues utilisent même des combinaisons de plusieurs accents (comme en vietnamien avec le ở).
ÉCRITURE ARABE
En arabe, les lettres ont des prononciations différentes en fonction de l’accent qui y est attaché (ou sans accent) ainsi que de la langue.
PINYIN CHINOIS
Pour faciliter l’apprentissage du chinois, un système de transcription en phonétique a été créé autour des années 1950 : le Pinyin, qui emprunte les lettres de l’alphabet latin combiné avec des accents pour indiquer le ton des caractères.
DESSIN
Lorsque l’on crée une police, les accents sont dessinés en tant que glyphes individuels et sont combinés avec les lettres sous forme de composantes. Ils doivent être :
- alignés à la même hauteur (pour ceux situés dans la même zone) ;
- de graisse similaire les uns par rapport aux autres ;
- et placés à un emplacement « naturel » par rapport aux lettres dans chaque langue correspondante.
Alphabet
Illustration : James Graham .
Un alphabet est un système d’écriture basé sur un ensemble de lettres, représentant chacune un son qui, combinées les unes aux autres, permettent de retranscrire visuellement un langage en formant syllabes, mots et phrases.
Le même alphabet peut être utilisé pour différentes langues, avec différentes variations (lettres supplémentaires, modifiées, avec accents…) pour être adapté à chacune.
Exemple : le français, l’anglais et l’italien utilisent tous l’alphabet latin.
Alphabet Latin
Les linguistes et les historiens considèrent que les origines de l’alphabet latin remontent à l’époque du peuple phénicien, autour du 13e siècle avant J.C. entre la Grèce et tout autour de la mer Méditerranée. Ils ont créé un alphabet consonantique (ou abjad) qui a été emprunté par de nombreuses langues de la région, non seulement parce que c’était l’écriture utilisée par les phéniciens, peuple d’importants commerçants et navigateurs, mais aussi pour la nature innovatrice de son système phonétique. Cet alphabet a ensuite donné de nombreux dérivés, dont les alphabets grec et latin.
L’alphabet latin a évolué à partir du grec, avec un proto-latin apparu autour du 2e siècle avant J.C. Il consistait en un ensemble de lettres grecques qui ont été modifiées, d’autres y ont été ajoutées ou supprimées pour être mieux adaptées à la langue latine, parlée par le peuple Romain (raison aussi pour laquelle on parle parfois d’alphabet romain).
L’alphabet romain moderne contient à la base 26 lettres distinctes, chacune avec une forme capitale et bas-de-casse. De nombreuses langues utilisant l’alphabet latin possèdent des lettres supplémentaires, ligatures ou autres digraphes pour être mieux adaptées aux sons de chacune.
Avec l’idéologie eurocentrique (place centrale donnée à la culture européenne), la typographie a aussi été largement concentrée sur le système d’écriture utilisé par le monde occidental : le latin, avec des centaines d’années de pratique, d’expérience, de théories, d’enseignement et de conventions, expositions et festivals... Mais grâce aux échanges internationaux et aux efforts pour cultiver une perspective qui va au-delà, en mettant en avant des écritures autre que celles de l’empire colonial, nous sommes en train d’assister (et de participer) à une évolution vers une culture typographique qui n’en est que plus riche !
Arobase
FONCTION
L’arobase (@) est un signe utilisé dans les adresses e-mail pour indiquer un nom de domaine, ou un nom des compte des réseaux sociaux.
HISTOIRE
Les origines du pourquoi et du comment le signe arobase aurait été créé, et pourquoi sous cette forme-là restent plutôt floues. Il aurait été créé pour symboliser le concept de « au taux de » (at the rate of en anglais) pour mesurer poids et quantité dans quelques régions d’Europe depuis le 14e siècle. Ces signes ressemblaient déjà plus ou moins au signe contemporain : lettre a enroulée d’une prolongation de sa terminaison.
Depuis l’utilisation des adresses e-mail, on utilise l’arobase pour indiquer chez (ou at) quel nom de domaine celle-ci est hébergée.
DESIGN
L’arobase est généralement dessinée la avec une lettre a minuscule entourée d’une courbe. Le signe peut être visuellement complexe (par rapport aux autres lettres de l’alphabet), et il y a plusieurs solutions pour le simplifier : raccourcir la courbe qui entoure partiellement la lettre ou la faire partir du haut du fût.
Bas-de-casse
Sponsorisé par Formagari . Caractère utilisé : Cedrat, dessiné par Emmanuel Besse, 2024.
En écriture latine, les lettres bas-de-casse (ou minuscules) sont les lettres alphabétiques en petit, par opposition aux lettres capitales.
HISTOIRE
Le mot casse est un héritage de l’impression au plomb, lorsque les lettres (caractères en plomb) étaient rangées par catégorie dans des tiroirs en bois avec des casses. Les capitales étaient rangées dans la partie supérieure tandis que les minuscules étaient dans celle inférieure.
Alors même qu’elles sont apparues plus tard que leurs « parents » (les capitales), la forme des lettres bas-de-casse a évolué bien plus souvent. Certaines de ces évolutions ont été influencées par l’histoire (invention d’outils), la culture (préférence d’un style particulier) et la géographie (influence entre cultures voisines).
Calligraphie
Illustration : Chloe Kendall .
Le mot « calligraphie » vient du grec ancien kalos signifiant « beau », et graphein signifiant « écrire ». L’ensemble signifie donc « belle écriture ».
De nombreuses civilisations à travers le monde ont pratiqué la calligraphie (et continuent toujours aujourd’hui) en utilisant divers outils : pinceau, stylet, plume, stylet, calame, etc. La plupart la considèrent même comme étant une forme d’art.
Aujourd’hui, on parle de police de style calligraphique lorsque celle-ci s’inspire des lettres et caractères écrits avec un outil de calligraphie, suivant un certain type de style calligraphique. Mais cela est légèrement différent du style manuscrit qui, lui, fait référence aux lettres écrites à la main, libres de tout style spécifique.
Capitale
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Sagittaire , dessiné par Valerio Monopoli, 2023.
Une lettre capitale est une « grande » lettre alphabétique, par opposition aux lettres minuscules (ou bas-de-casse).
En termes linguistiques, une capitale est à différencier d’une majuscule. Celle-ci est une lettre capitale avec une fonction particulière : elle marque le début d’une phrase.
HISTOIRE
Les lettres capitales sont des formes dérivées de l’alphabet grec et phénicien développées depuis l’influence de l’Empire romain aux alentours du 1er siècle de notre ère.
Elles étaient peintes — ou peintes puis gravées — dans la pierre sur les façades de monuments, bâtiments, et tombes (d’où l’autre appellation de Capitalis Monumentalis).
Avec le temps, les besoins d’écrire de plus en plus vite n’ont cessé de se faire sentir. Certaines formes ont évolué pour être plus faciles à écrire, donnant place aux lettres minuscules. Mais les capitales ont continué de coexister avec les minuscules. Chacune ayant des rôles bien à part et étant visuellement bien différentes, l’utilisation des deux permet une lecture plus confortable.
La présence du mot « casse » est un héritage de l’impression au plomb, lorsque les lettres (sous forme de caractères en plomb) étaient rangées par catégorie dans des casses (une par glyphe), eux-mêmes dans des tiroirs (un par fonte). Les capitales étaient rangées dans les casses de la partie supérieure, tandis que les minuscules étaient en bas.
À ne pas confondre avec une majuscule.
Chiffre
Sponsorisé par Commercial Type . Caractère utilisé : Chiswick, dessiné par Paul Barnes, 2017.
On confond très souvent les mots « chiffre » et « nombre ». Mais, sur un plan linguistique, les deux sont bien différents : un chiffre est une représentation graphique d’un nombre, qui, lui, est un concept algébrique.
Plusieurs chiffres combinés forment un nombre. Par exemple, le nombre 22 est représenté par deux chiffres 2.Il existe plusieurs variantes stylistiques de chiffres dédiés à des usages particuliers (traditionnel ou Oldstyle, proportionnel, tabulaire, etc.).
HISTOIRE
En Europe, les chiffres et les nombres étaient représentés par des capitales romaines (X, V, I, D, C...). Avec les échanges commerciaux qui s’intensifiaient avec les pays arabes autour du 15e siècle, les chiffres arabes (eux-mêmes influencés par les chiffres indiens) ont remplacé les chiffres romains. Ces origines distinctes expliquent la différence de structure et de forme par rapport aux lettres alphabétiques latines.
Chiffres tabulaires
Sponsorisé par Dinamo . Caractère utilisé : Daily Slab , dessiné par Fabian Harb et Michelangelo Nigra, 2024.
Les chiffres tabulaires sont de la même hauteur que les lettres capitales. Ils sont également dessinés de sorte à avoir la même largeur pour tous, pour que les nombres puissent être facilement identifiés dans des tableurs.
Chiffres traditionnels
Sponsorisé par Dinamo . Caractère utilisé : Daily Scotch , dessiné par Fabian Harb et Michelangelo Nigra, 2024.
DESCRIPTION
Lorsque l’on parle d’un style « traditionnel » (ou Oldstyle en anglais) en dessin de caractère en écriture latine, il s’agit de celui des chiffres. Les chiffres Oldstyle sont dessinés pour être compris entre la hauteur d’x et la ligne de base, allant jusqu’à l’ascendante ou la descendante pour certains.
Les chiffres Oldstyle sont utilisés dans des paragraphes de textes pour rester visuellement au même niveau.
HISTOIRE
Les proportions des chiffres Oldstyle sont similaires à celles des chiffres écrits en calligraphie, en utilisant des traits et mouvements proches de ceux des lettres (minuscules).
ÉVOLUTION
Les chiffres traditionnels ou Oldstyle s’appellent ainsi dans certaines langues, car d’autres styles (plus modernes) sont apparus plus tard en tant que variantes mieux adaptées pour des usages particuliers : tabulaires, alignés ou proportionnels.
Dans les polices numériques, plusieurs sets de chiffres avec des styles différents sont accessibles par les sets d’alternatives.
Classification
Classification typographique selon Francis Thibaudeau, d'après le Manuel français de typographie moderne, F. Thibaudeau, 1924. Collection de la Bibliothèque nationale de France .
Avec le large choix de polices de caractères qui existe, il peut être difficile de les décrire, de les classer, voir même de les trouver dans un catalogue qui ne nous est pas familier.
Chaque écriture a son propre système classification de polices, correspondant au mieux à sa nature et son histoire. La notion d’esthétique étant différente selon chaque culture, un même style (même similaire) peut ne pas transmettre la même impression d’une écriture à une autre. Et une catégorie considérée comme étant courant pour une écriture peut ne pas être pertinente pour d’autres.
Si l’on prend comme exemple les caractères en scripte latine, il existe de nombreux systèmes de classifications depuis le début de l’impression au plomb, dont quelques-uns ci-dessous :
- Thibaudeau, par le typographe français Francis Thibaudeau en 1921, avec quatre catégories (Elzévirs, Didots, Égyptiennes et Antiques) ;
- Vox (ou plus tard Vox-Thibaudeau), par l’historien français Maximilien Vox en 1954 qui a pris comme base la classification Thibaudeau et l’a complété pour y intégrer les polices du catalogue de la fonderie Deberny & Peignot ;
- Vox-ATypI, avec encore plus de catégories et sous-catégories ajoutées par l’ATypI (Association Typographique Internationale) entre 1962 et 2021.
Aujourd’hui, les systèmes de classification peuvent varier d’une fonderie typographique à une autre, utilisant des termes plus ou moins « standardisés », en étant plus adaptés à leur propre catalogue ou les écritures présentes. Ces termes peuvent aider à s’y retrouver dans des choix parfois très étendus. Mais ce ne sont pas des catégories strictes à suivre à la lettre. L’imagination et la créativité ne se confinent pas!
Construction
Illustration : Yann Bastard .
Les lettres, caractères et autres glyphes de tout système d’écriture se composent selon un ordre et une forme spécifique de traits. Il s’agit de leur construction.
La construction des glyphes a évolué à travers le temps et à une vitesse et rythme différents pour chaque écriture, influencée par des facteurs divers (outils en utilisation, préférences de style, besoins, etc.).
Contraste
Illustration : Erik van Blokland .
Le contraste est le rapport entre les pleins (parties épaisses) et les déliés (parties fines) des glyphes.
Ces variations d’épaisseurs du trait viennent de l’écriture manuscrite, résultat de l’outil qui interagit avec son support en combinaison avec les mouvements de l’écrivain.
Aujourd’hui, en dessin de caractères latins, on parle de contraste vertical ou naturel lorsque les parties verticales sont plus épaisses que les horizontales. Le contraire est un contraste inversé.Mais ces concepts ne sont applicables qu’à des écritures ayant évolué en utilisant des outils et supports qui créent naturellement un tel effet, ce qui n’est pas le cas pour tous. Par exemple, le contraste de l’alphabet hébreu est « naturellement » distribué dans le sens inverse.
Corrections optiques
Illustration : Erik van Blokland .
Les formes utilisées pour construire les mots et textes que nous lisons sont vus avec nos yeux. Et les yeux (avec nos cerveaux) sont des organes qui ne comptent ni sur la géométrie, ni règles, ni compas pour ‘lire’ le monde.
Même géométriquement alignées, certaines formes peuvent sembler irrégulières ou discontinues à nos yeux, et ont besoin d’ajustements pour créer l’illusion optique d’un alignement stable et harmonieux. En dessin de caractères, on parle de corrections optiques.
Courbe de Bézier
Illustration : Words of Type.
En dessin de caractères, cette technologie est utilisée pour dessiner les contours vectoriels en plaçant des points et leurs poignées. Cela permet de modifier la taille des formes à volonté sans en perdre la qualité.
HISTOIRE
La technologie des courbes de Bézier a débuté avec son développement par le mathématicien et physicien français Paul de Casteljau en 1959. Travaillant alors pour le constructeur automobile Citroën, il a développé une formule mathématique qui aide à la création et la production de carrosseries. Plus tard, l’ingénieur Pierre Bézier (aussi français) a utilisé cette formule en 1962 pour la compagnie Renault pour permettre la modélisation des formes avec les outils informatiques. Ce n’est qu’à partir de 1985, avec le retrait du secret industriel par Citroën, que Paul de Casteljau aie pu parler de son travail, et pour Pierre Bézier de pouvoir mentionner publiquement les origines du sien.
En 1982, les courbes de Bézier ont été utilisées par l’informaticien américain John Warnock pour développer une technologie permettant la description et le positionnement de formes et contours numériques, pour la société co-fondée avec Charles Geschke : Adobe Systems.
ALLER PLUS LOIN
Il y a deux types de courbes de Béziers : cubique et quadratique.
Une section de courbe de Bézier cubique a besoin du positionnement de quatre points (deux points et deux poignées), créant ainsi trois sections entre chaque point. La forme générale ressemble à une forme cubique, d’où son nom. Les formats de fonte Postscript utilisent les courbes cubiques. Pour les courbes quadratiques, il y a trois points (deux points et un point de contrôle) pour former une courbe, avec deux sections coupées à mi-chemin pour déterminer le point où la courbe tourne vers le suivant. Les formats de font TrueType utilisent des courbes quadratiques.
Devise
Sponsorisé par ArrowType . Caracrère utilisé : Shantell Sans , dessiné par Shantell Martin et Stephen Nixon, disponible chez Google Fonts, 2023.
Tous les symboles de devises portent une même fonction : donner une valeur financière à des nombres. Chacun ont évolué à travers les époques. Certains ont disparu, d’autres ont été inventés ou modifiés pour suivre les besoins des diverses civilisations.
La plupart des symboles de devises sont faites de lettres latines avec plus ou moins de modifications ($ du dollar américain, € de l’Euro, ₫ du dong vietnamien). D’autres sont de « simples » lettres (CHF pour le Franc Suisse) ou sont des caractères à part (元 du yuan chinois).
DESIGN
Les symboles de devise doivent être dessinés de manière à s’accorder avec les chiffres car ils sont combinés avec ces derniers dans les nombres.
Dans une famille de police de caractère ayant un large panel de graisses, les symboles de devise des graisses les plus légères peuvent facilement garder tous les détails de leur structure conventionnelle. Mais cela devient de plus en plus difficile à mesure que la graisse augmente. Souvent, on simplifie le symbole en lui retirant certaines parties considérées comme étant moins importantes qui permettent tout de même de le reconnaître.Ductus
Illustration : Tezzo Suzuki .
Les glyphes de tous les systèmes d’écriture sont écrits selon un ordre de traits et une direction spécifiques. Il s’agit du ductus (du latin ducere, signifiant « conduire », « tirer »). Le ductus s’est développé après de nombreuses phases d’évolution, amenant les caractères à leur apparence actuelle, souvent influencée par une volonté de les écrire plus facilement (et/ou plus rapidement), en utilisant divers outils (d’hier ou d’aujourd’hui).
Écriture manuscrite
Illustration : Yann Bastard .
Une écriture manuscrite est écrite à la main.
Empattement
Illustration : Raven Mo .
DESCRIPTION
Les empattements (ou serifs en anglais) sont les éléments aux extrémités des traits, présents dans les caractères dits de style « à empattements ».
HISTOIRE
Les origines et l’évolution des empattements sont différentes d’une écriture à une autre, et ne sont d’ailleurs pas existantes dans certaines.
Pour l’écriture latine, les empattements sont le résultat du mouvement du pinceau lors du tracé des lettres capitales romaines (origines des lettres de l’alphabet latin) associé à la technique de la taille sur pierre.ÉVOLUTION
Calligraphie, impression avec des caractères en plomb ou en bois, photocomposition, machines à écrire, caractères digitaux,… tous ces outils et techniques ont contribué aux formes et à la présence (ou absence) d’empattements parmi les divers styles que l’on observe aujourd’hui.
Leur emplacement dans chaque lettre a été défini par leur ductus, associé aux outils utilisés lors de leur écriture. Par exemple, la convention générale veut qu’il y aie des empattements aux extrémités supérieure et inférieure, ainsi que de chaque côté des fûts des lettres en romain, et pas d’empattements en bas des lettres en italique.
Il y a de nombreuses formes possibles pour les empattements : fin, épais, long, court, triangulaire, carré, etc. La plupart des styles de caractères ont une forme d’empattement particulière, faisant partie de leurs caractéristiques.
IMPRESSION
Pour les écritures latines, il y a plusieurs impressions et ressentis associés à des styles de caractères particuliers : traditionnel, luxe, informel, élégant, etc. Ceci est souvent du aux circonstances lors leur création, les habitudes, et leurs utilisations. Par exemple, on utilise bien plus souvent un caractère de style humaniste ou transitionnel pour du texte courant.
Esperluette
Illustration : Tezzo Suzuki .
FONCTION
L’esperluette est un glyphe utilisée dans les titres, les noms de compagnies ou de marques ayant des mots combinés pour remplacer le mot « et ».
HISTOIRE
Durant le Moyen Âge en Europe, les livres étaient principalement produits pour des textes religieux. La plupart étaient donc rédigés en latin, même avec l’utilisation de la technique d’impression avec des lettres de plomb de Gutenberg, inventée au 15e siècle. La combinaison des lettres e et t (et en latin) était si fréquente que les tailleurs de poinçons ont fini par relier les lettres pour en faire un seul caractère, comme une ligature, qui a fini par devenir un glyphe à lui tout seul.
DESIGN
L’esperluette peut être dessinée sous de nombreuses variantes, de la simple combinaison des lettres e et t aux formes bien plus élaborées. Pour lui donner suffisamment de place pour être lisible, son haut est souvent aligné avec la hauteur des capitales ou des chiffres.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
L’esperluette doit être utilisée en tant qu’élément décoratif dans les titres et noms de marques qui contiennent le mot « et » (ou un équivalent dans d’autres langues). Dans du texte courant, il est d’usage d’utiliser plutôt le mot en toutes lettres.
Expansion
Le style dit « expansion » est un des styles de contraste en dessin de caractère en écriture latine (avec les styles transition et rotation).
Les particularités du style expansion viennent de la pression appliquée lors de l’écriture avec une plume ou un stylo plume (les extrémités souples se séparant avec la pression), tout en gardant un axe vertical constant de la plume.
Les caractères de type Didone (Didot) ou Bodoni sont des exemples typiques du style expansion.
Famille
Illustration : Jay Cover .
Une famille de caractères est un groupe de polices ayant des caractéristiques communes (tout comme avec une famille de personnes), tout en ayant chacun leurs propres spécificités (de graisse, de largeur, de contraste, etc.), également comme avec les membres d’une famille.
En général, une famille de caractère comprend un nombre limité de styles, comme le Light (Léger), Regular (Normal) et Bold (Gras), avec les italiques correspondantes. Avec un nombre de styles plus important (souvent plus de 10 styles), on peut parler de super-famille.
Fonderie de polices de caractères
Illustration : Pauline Fourest (Spaghetype ).
Une fonderie de caractères est un studio de création qui dessine et/ou distribue des caractères, créé des polices sur mesure ou réalise toute autre activité relevant du dessin de caractères (dessin de logos, conseil, etc.).
Le mot « fonderie » nous est hérité de l’impression au plomb, lorsque les polices de caractères étaient des types : des morceaux de métal (un par glyphe) fabriqués en faisant fondre un alliage de plomb et d’autres métaux, versé dans un moule pour créer une série de types identiques.
Fonte
Illustration : Raven Mo .
Depuis l’ère de l’impression au plomb, une fonte était un ensemble de caractères en plomb d’un style spécifique d’une police de caractères.
Par exemple, le Times New Roman en 10pts, Times New Roman Gras en 16pts, et Times New Roman Gras Italique en 16pts étaient des fontes indépendantes de la police Times New Roman.Le mot ‘fonte’ (on dit même font en anglais) vient du verbe français ‘fondre’, car les caractères étaient alors fabriqués en faisant fondre un alliage composé de plomb, versé dans des matrices, pour les produire en série.
En termes numériques, une fonte est aujourd’hui un fichier indépendant d’un style particulier d’une police. Encore un exemple : le Helvetica Neue Léger et le Helvetica Neue Léger Italique sont deux fontes différentes.
Géométrique
Un caractère de style géométrique a des formes qui suivent la logique de la géométrie (lignes droites, cercles, carrés, etc.).
Mais l’œil humain étant organique (et non pas artificiel), il est souvent nécessaire d’appliquer des ajustements optiques aux formes dessinées avec des outils de géométrie pour leur donner une apparence géométrique.
Guillemet
Sponsorisé par Formagari . Caractère utilisé : Modale Antique , dessiné par Emmanuel Besse, 2024.
FONCTION
Les guillemets sont des signes utilisés pour encadrer une citation dans de nombreux langages.
HISTOIRE
Il est difficile de retracer les origines des guillemets. Mais un des ouvrages les plus anciens qui en contient date de 1527, par l’imprimeur hollandais-belge Josse Badius, dans lequel ils sont déjà utilisés pour introduire une citation.
Ils auraient été inventés par Guillaume Le Bé (1525-1598), imprimeur et tailleur de poinçons français d’après qui on aurait nommé les signes ‘guillemet’, diminutif du prénom de l’inventeur.
DESIGN
Les guillemets sont en forme de chevrons, placés à mi-hauteur des lettres (pour les écritures latines : entre la ligne de base et la hauteur d’x).
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En fonction de la langue, les guillemets pointent soit vers l’intérieur ou l’extérieur de la citation, doublés ou en simple (les simples sont utilisés comme des guillemets secondaires), suivi ou non par une espace.
Quelques exemples ici :
« français » ou ‹ français ›
«italien»
»danois«note : la forme en virgule est plus populaire en anglais.
Guillemet (virgule)
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FONCTION
Les guillemets anglais (quotes ou quotation marks en anglais), en double ou simple, sont utilisés dans de nombreuses langues pour introduire une citation.
HISTOIRE
Lorsque les textes étaient encore uniquement manuscrits, même s’il n’y avait pas de convention particulière à travers toute l’Europe pour indiquer une citation ou des notes, on retrouvait néanmoins régulièrement des traits inclinés doublés. Avec la presse typographique, les typographes utilisaient des virgules (déplacées vers le haut des lettres et/ou retournées) pour faire office de guillemets, et les mêmes formes ont été adoptées sur les machines à écrire, surtout celles produites par les compagnies américaines.
DESIGN
Même si historiquement parlant, les guillemets anglais sont identiques aux virgules (remontées à la hauteur des capitales ou ascendantes et retournées), certains styles de polices de caractères ont le mérite de les ajuster légèrement (plus courtes et plus étroites) pour obtenir un gris plus confortable à lire.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Des guillemets ouvrants (en « 66 ») ouvrent une citation, qui sera terminée par des guillemets fermants (en « 99 ») sans aucune espace entre les guillemets et le texte cité.
Certaines langues utilisent ces guillemets différemment en fonction des traditions et préférences typographiques de chacune, comme en „allemand“ ou „polonais”, ou des guillemets de forme différentes comme en « français », ou encore en「Chinois traditionnel」.
On fait souvent l’erreur d’utiliser la prime et double prime pour les citations alors qu’elles sont des symboles mathématiques (pour indiquer distance, temps, etc).
Hanzi
Illustration : Tezzo Suzuki .
Le mot « Hanzi » est la transcription en phonétique Pinyin de 汉字 (sens littéral : caractère du peuple Han).
Les caractères Hanzi sont utilisés par la langue chinoise et sont une combinaison de logogrammes et d’idéogrammes.
note: le chinois est la langue, tandis que le Hanzi est son système d’écriture (ou scripte).
Aujourd’hui, il existe deux variations de Hanzi pour le chinois : le Traditionnel et le Simplifié.
Depuis que la (République Populaire de) Chine a adopté les caractères chinois simplifiés en vue de diminuer l’illettrisme en les rendant plus simples, les territoires de Hong Kong et de Taïwan ont gardé les formes traditionnelles comme une manière de garder leur identité culturelle.Plusieurs pays voisins ayant une forte histoire commune avec la Chine utilisent également les caractères Hanzi, ou l’ont fait avant d’avoir adopté un autre système :
- le japonais : avec les Hanzi (Kanji en japonais) utilisés avec les Hiragana et les Katakana ;
- le coréen : utilisant aujourd’hui l’écriture Hangeul, mais quelques Hanzi (Hanja en coréen) sont encore en usage dans certaines situations particulières ;
- et le vietnamien : utilisant aujourd’hui l’alphabet latin.
Chaque langue utilise des variations spécifiques des mêmes Hanzi, qui, depuis leur évolution indépendante, ont développé des différences plus ou moins subtiles par rapport aux Hanzi chinois.
Idéogramme
Un idéogramme est un signe dessiné représentant un sens ou une idée. Il n’a pas forcément de lien visuel avec ce à quoi il fait référence. Sinon, il s’agira plutôt d’un pictogramme ou d’un logogramme.
Certaines écritures utilisent des idéogrammes, comme les caractères chinois ou les hiéroglyphes égyptiens.
Interligne
Illustration : Jay Cover .
L’interligne est la distance entre deux lignes de texte. Pour les écritures latines, l’interligne se mesure entre deux lignes de base.
En anglais, le mot leading fait référence aux barrettes en plomb (lead en anglais) pour séparer deux lignes de caractères lors de l’impression au plomb.
Italique
Univers, extrait du Manuel Typographique, par Fournier le Jeune, 1766, détaillé dans De Plomb, d’Encre et de Lumière, Essai sur la typographie & la communication écrite, C. Peignot et G. Bonnin, Imprimerie Nationale, 1982
DESCRIPTION
Il existe deux styles de constructions possibles pour la même graisse d’une police (en écriture latine) : le romain et l’italique. Les styles italiques ont très souvent des formes penchées, avec plus ou moins d’influence venant de l’écriture manuscrite dans leur structure et autres détails, la plupart du temps légèrement plus étroites que le romain.
Pour que l’italique soit visuellement en accord avec son compagnon romain, les deux doivent avoir un certain nombre de similitudes (graisse, hauteur, etc.). Mais ils doivent aussi être suffisamment différents pour que le lecteur puisse facilement identifier l’un de l’autre dans un texte. Une bonne gestion de l’équilibre entre différenciation et similitude fait partie de l’expertise du dessinateur de caractères pour former un « couple harmonieux ».
HISTOIRE
L’usage du romain et de l’italique comme on le connaît aujourd’hui nous vient de celui des imprimeurs du 15e siècle, qui les utilisaient pour des fonctions diverses et retranscrire des impressions différentes. Avec le mouvement humaniste en Europe lors de la Renaissance, les revivals inspirés de styles calligraphiques comme la Minuscule Carolingienne (uniquement des bas-de-casse) et des lettres capitales gravées sur les monuments romains (Capitalis Monumentalis) deviennent populaires de par leur influence des mouvements plus « naturels ».
Depuis que les deux styles de lettres droites/séparées et penchées/reliées sont utilisés en simultané, la différenciation entre eux se défini de plus en plus, jusqu’à devenir deux styles indépendants utilisés pour des fonctions à part, celles que l’on connaît aujourd’hui.
Un nom leur a également été attribué depuis cette période, avec :
- le romain faisant référence aux lettres capitales romaines ;
- et l’italique, nom donné par les écrivains anglais qui ont nommé ainsi ce style d’après son pays d’origine.
USAGE EN TYPOGRAPHIE
Les italiques sont utilisés dans les textes en tant que compagnons au romain dans une famille. Il est utilisé lorsque une partie de phrase ou un mot doit être différencié du reste, comme les titres d’œuvres, les mots dans une autre langue ou ce qui a besoin d’être mis en avant.
On notera que les systèmes d’écriture n’utilisent pas tous l’italique comme on le fait en écriture latine. La plupart font appel à d’autres styles, des signes de ponctuation dédiés et autres symboles pour le même effet.
Lettrage
Illustration : Yann Bastard .
Un lettrage est un dessin de caractères réalisé pour une situation donnée (par exemple, pour une enseigne de magasin) ou un ouvrage particulier (logo d’une marque, titre dans un encart de magazine, etc.), en opposition à une police de caractères où les glyphes sont dessinés individuellement pour pouvoir fonctionner sous toutes sortes de combinaisons.
Ligature
Sponsorisé par LO-OL . Caractère utilisé : Kronik Antik Display, dessiné par Loris Olivier, 2023.
Depuis l’impression au plomb, certaines combinaisons de glyphes étaient utilisées à répétition selon leur fréquence dans une langue donnée. D’autres devaient être ajustés pour donner un ensemble fluide (comme avec le f et le i, le haut du f pouvant se superposer au point du i). Les graveurs créaient alors un poinçon unique avec les deux lettres liées, donnant ainsi ce qu’on appelle une ligature.
Dans les polices numériques, le même principe est gardé et les ligatures sont des glyphes indépendants. Les fonctionnalités OpenType nous permettent de changer deux glyphes séparés en leur forme en ligature si nécessaire (si elle est présente dans la police choisie).
Lithographie
Illustration : Chloe Kendall .
La lithographie est une technique d’impression qui permet une production rapide et en grande quantité, basée sur l’utilisation de plaques de pierre (lithos signifiant pierre en Grec).
HISTOIRE
La lithographie a été inventée en 1796 par le dramaturge allemand Aloys Senefelder (1771-1834) qui cherchait un moyen d’imprimer ses œuvres lui-même, avant de devenir imprimeur.
C’était une technique largement utilisée pour imprimer des images aux détails complexes, souvent avec plusieurs couleurs, plus rapide et plus facile que les autres techniques de la même époque. Avant les techniques modernes, certains ouvrages combinaient même en un seul plusieurs techniques (lithographie ou gravure pour les images, la presse de Gutenberg pour les textes).
TECHNIQUE
Le procédé de la lithographie se base sur la réaction chimique hydrophobe / hydrophile entre les corps aqueux et gras. Ce qui doit être imprimé est dessiné avec une encre grasse sur une plaque de pierre calcaire polie. Un liquide acide abrasif est ensuite appliqué sur la pierre qui va créer des parties légèrement en creux pour que de l’eau puisse s’y verser. Puis, une autre couche d’encre est appliquée sur la pierre, qui va adhérer aux parties grasses préalablement fixées et peut être transférée au papier.
AUJOURD’HUI
De nos jours, la lithographie est généralement utilisée pour les impressions d’arts puisque la technique est désormais plus coûteuse que les autres même si elle donne un résultat de haute qualité.
Majuscule
En typographie latine, une lettre majuscule est une lettre capitale placée au début d’une phrase ou la première lettre d’un nom propre.
Notez que toutes les lettres capitales ne sont pas nécessairement des majuscules, telles que celles dans des mots TOUT EN CAPITALES.
Manuaire
DESCRIPTION
Parmi les catégories de styles de caractères, le « manuaire » imite les formes écrites à la main.
HISTOIRE
On commence à identifier plusieurs styles de caractères avec la production de caractères mobiles en plomb. La technologie de l’impression avec des caractères mobiles consiste à obtenir un caractère par signe, de manière à pouvoir les assembler à volonté, dans toutes les combinaisons possibles. Cela impliquait que la forme de chaque caractère devait être indépendante des autres.
Avec le développement des caractères devenant de plus en plus nombreux (principalement en Europe), des styles plus décoratifs voient le jour, particulièrement pendant le 20e siècle. Non seulement ces caractères offraient un choix plus varié aux typographes (pour les utiliser dans les publicitaires, par exemple), mais ils servaient aussi aux fonderies de caractères de montrer leurs capacités techniques à travers diverses innovations. En plus du style italique, les caractères imitant l’écriture manuscrite (avec ces formes connectées et irrégulières) étaient les plus complexe à créer pour les outils de l’époque. Parmi les caractères qui ont réussi à relever ces défis, on peut citer le Mistral, dessiné par le créateur et publiciste français Roger Excoffon en 1953 pour la Fonderie Olive.
ÉVOLUTION
Grace aux possibilités des outils digitaux qui ont beaucoup moins de contraintes physiques que les caractères en plomb, le même signe peut avoir plusieurs variations différentes et remplacer la forme par défaut pour un meilleur rendu (voir Fonctionnalités OpenType ou Alternatives) et donner cette impression d’écriture manuscrite. Il y a aujourd’hui un grand choix de caractères manuaires, ainsi qu’un large panel de personnalité (et de qualité).
IMPRESSION
Les caractères manuaires sont principalement utilisés pour du titrage, des textes courts, voir même dans des logos de marque. Ils arrivent à retranscrire toutes sortes d’impressions différentes, avec plusieurs sous-catégories. note : ne pas confondre les caractères manuaires avec les lettrages !
Manuscript
Illustration : Malota .
Un manuscript est un document avec des textes écrits à la main.
Mettre en majuscules
Sponsorisé par Type Together . Caractère utilisé : Rezak , dessiné par Anya Danilova, 2022.
Dans les applications de traitement de texte, « mettre en majuscule » du texte sélectionné transforme toutes les lettres minuscules (d’écriture latine) en lettres capitales.
Nombre
Sponsorisé par Production Type . Caractère utilisé : Cardinal Photo , dessiné par Jean-Baptiste Levée, 2020.
On confond très souvent les mots « chiffre » et « nombre ». Mais, sur un plan linguistique, les deux sont bien différents : un chiffre est une représentation graphique d’un nombre, qui, lui, est un concept algébrique. Plusieurs chiffres combinés forment un nombre. Par exemple, le nombre 22 est représenté par deux chiffres 2.
OpenType (format)
Illustration : Words of Type.
Le OpenType est un format de fonte numérique développé par Apple et Microsoft, largement utilisé pour les fontes pour supports imprimés depuis ses débuts en 1996, et est en constante amélioration de nos jours.
Les fontes au format OpenType contiennent toutes les données dans un seul et unique fichier, des formes des glyphes, des mesures, jusqu’aux sets stylistiques additionnels de caractères connus en tant que fonctionnalités OpenType. C’est un format qui peut contenir beaucoup plus de glyphes que les autres (jusqu’à 65 000 et plus !).Parenthèses
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FONCTION
Les parenthèses encadrent un passage dans une phrase pour y ajouter une précision ou une explication.
HISTOIRE
Les premières parenthèses ajoutées dans du texte pour le même usage ressemblaient plutôt à des chevrons (comme les guillemets). Elles ont ensuite évolué pour être courbes comme on les connaît aujourd’hui, introduites par l’imprimeur français Nicholas Jenson à Venise en Italie, autour du 15e siècle.
DESIGN
Les parenthèses sont alignés aux accolades et aux crochets. Pour les polices avec contraste, les parenthèses doivent avoir un contraste adapté avec pleins (au milieu) et déliés (aux extrémités). La forme de ces dernières doit aussi être cohérente avec le reste des glyphes (oblique, horizontale ou verticale).
Il est recommandé d’avoir plusieurs paires de parenthèses de longueurs différentes pour être plus adaptées à la taille des glyphes avec lesquelles elles sont associées.
La forme la plus commune des parenthèses est courbée (comme celles-ci), mais d ’autres écritures utilisent parfois des formes différentes.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Les parenthèses encadrent une partie d’une phrase, sans espace entre elles et le texte encadré.
Piège à encre
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Area Normal Inktrap , dessiné par Matthieu Salvaggio, 2021.
Lorsque l’impression consistait à imprimer de l’encre sur du papier, l’encre pouvait facilement se disperser dans les plus petits détails, particulièrement en petit corps, ce qui réduit leur lisibilité.
Un des meilleurs exemples de police dessinée pour résoudre ce problème est le Bell Centennial, dessiné par Matthew Carter en 1975 pour la compagnie téléphonique américaine AT&T, qui avait besoin d’une police pour leur annuaire téléphonique (fabriqué avec un papier fin et poreux). Cette police a des encoches creusées à la jonction des traits, formant ainsi ce que l’on appelle des pièges à encre (ink traps en anglais).
En dessin de caractères numérique, les dessinateurs utilisent toujours les pièges à encre, particulièrement pour les caractères destinés à être utilisés à petit corps (imprimé ou sur écran), mais parfois aussi pour apporter un côté caractéristique (pouvant aller assez loin !).
Point d'exclamation
Sponsorisé par Kerns & Cairns . Caractère utilisé : Apotek , dessiné par Dyana Weissman, 2020.
FONCTION
Le point d’exclamation est utilisé pour marquer une exclamation (d’où son nom!).
HISTOIRE
Les points d’exclamation auraient été utilisés par les copistes de manuscripts en Europe, qui écrivaient le mot latin io (équivalent au « hourra ») et qui aurait ensuite évolué pour devenir un trait vertical (simplification de la lettre i) au dessus d’un point (celle de la lettre o). Mais d’autres langues utilisent des signes différents pour le même usage, par exemple, en arménien ou en birman.
DESIGN
Le haut du point d’exclamation est optiquement aligné à la hauteur des capitales, avec un point à sa base. La forme du fût peut être dessiné de manière à être en accord avec le style de la police (contraste, arrondi, etc.).
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En français, le point d’exclamation se place à la fin d’une phrase et est précédé d’une espace non-justifiante.
Mais en anglais et dans de nombreuses langues européennes, on ne placera aucune espace avant.
En espagnol, un point d’exclamation inversé est placé au début de la phrase, qui se termine avec le point à l’endroit, sans aucune espace.
Point d'interrogation
Sponsorisé par Kerns & Cairns . Caractère utilisé : Apotek , dessiné par Dyana Weissman, 2020.
FONCTION
Le point d’interrogation est placé à la fin d’une question (évidemment).
HISTOIRE
Dans les textes en latin remontant au 16e siècle, les questions étaient marquées avec la lettre Q au dessus d’un o (comme une abréviation de quaestio pour « question » en latin), qui a évolué à travers les siècles pour être simplifié jusqu’à la forme que l’on connaît aujourd’hui.
DESIGN
Le point d’interrogation doit avoir suffisamment de présence pour être visible assez rapidement. Dans les écritures latines, il a à peu près la même hauteur et largeur qu’une lettre capitale. Son point est sensiblement identique au point (point final) et peut être visuellement ajusté si besoin.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Dans la plupart des langues latines, il n’y a pas d’espace avant le point d’interrogation, sauf en français où l’on place une espace non-justifiante (U+202F) avant. En espagnol, un point d’interrogation inversé est placé au début de la question, qui se termine avec un point d’interrogation à l’endroit, sans espace avec la question.
Point (signe)
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FONCTION
Le point est le signe de ponctuation marquant la fin d’une phrase ou remplace les lettres omises dans les abréviations. Il est aussi utilisé dans les nombres pour indiquer les milliers dans les langues européennes, là où l’on préférera un point en anglais.
Dans le digital, un point est souvent utilisé pour séparer les types d’informations (nom-de-domaine.com).
HISTOIRE
Dans la Rome Antique, le point (sous la forme d’un point placé à mi-hauteur) était utilisé pour séparer les mots. Les scribes de l’Europe médiévale ont commencé à les utiliser pour séparer les phrases, puis s’est déplacé vers la ligne de base, ce qui est resté inchangé depuis.
DESIGN
Dans la plupart des écritures, le point est un cercle plein placé au niveau de la ligne de base. En écriture latine, il a à peu près la même taille que le point de la lettre i.
Dans bien d’autres écritures, les phrases sont terminées par des symboles différents. Comme en chinois ou le japonais, pour lesquelles le point est un cercle évidé, placé à la base ou centré par rapport aux caractères.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Lorsqu’il est utilisé pour terminer une phrase, il n’y a pas d’espace avant le point, mais une espace justifiante après. Il n’y a aucune espace ni avant ni après dans le contexte d’une abréviation. Lorsqu’il est utilisé au sein d’une citation, la parenthèse ou le guillemet fermant vient après le point. Dans les nombres, il est utilisé ainsi :
(langues européennes) 15.000,05
(anglais) 15,000.05Point (unité)
En typographie, les points sont l’unité de mesure pour décrire la taille d’une police utilisé (sur un support imprimé ou digital). Il y a eu plusieurs types d’unités créés et utilisées à travers les siècles et de part le monde, avec les points Didot, Cicéro, Pica et bien d’autres. Aujourd’hui, l’unité standard international est le point (typographique), la taille des caractères est appelée corps et est indiqué en pts.
Point-virgule
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FONCTION
Le point-virgule est utilisé pour séparer deux parties indépendantes qui se suivent tout de même dans une même phrase. Il peut aussi être utilisé à la fin de sections d’une liste, terminée par un point.
DESIGN
Le point-virgule, comme son nom l’indique, se compose d’un point alignée sous la hauteur d’x et d’une virgule sur la ligne de base, les deux sont visuellement et verticalement alignés.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Dans beaucoup de langues, il n’y a pas d’espace avant le point-virgule. Mais en français, on place une espace fine non justifiante.
Ponctuation
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Souvent négligés quand on pense à ce qui constitue un système d’écriture, les signes de ponctuation ont un rôle tout aussi important que les lettres et les chiffres.
Lorsqu’ils sont bien dessinés dans une police et correctement utilisés dans un texte, ils marquent le rythme, aident à la lecture et participent à la typographie et la mise en page.
Avec l’évolution des écritures à travers le monde, certains signes de ponctuation ont développé des formes différentes pour des usages similaires. À noter que toutes les écritures n’utilisent pas les mêmes signes qu’en alphabet latin.
Postscript (format)
Illustration : Words of Type.
Le Postscript est un language informatique mis au point par Adobe en 1982. Il a permit le développement de l’édition numérique (ou PAO pour Publication Assistée par Ordinateur) pour imprimer textes et images sur des imprimantes laser à haute résolution.
Avant le Postscript, la plupart des fontes étaient sous format Bitmap (avec des pixels), qui donnaient un résultat plus ou moins proche au dessin original sur un support donné (imprimé, écran à basse ou haute résolution). Depuis l’arrivée des fontes Postscript (contenant les données des glyphes sous forme de contours mis à l’échelle), les fontes pouvaient garder leur formes même à petit corps. Les fontes Postscript contiennent plusieurs fichiers (un avec les formes des glyphes pour être vue sur écran, un autre avec les données pour être comprises par les imprimantes) pour chaque fonte, et tous devaient être installées pour pouvoir l’utiliser.
Revival
Un revival (aussi « refonte », ou « réédition ») s’agit d’un caractère (aujourd’hui digital) dont le dessin se base sur celui d’un caractère existant (souvent un caractère d’imprimerie).
Le dessin d’un revival comporte forcément des détails propres au dessinateur, dues aux interprétations du dessin original lorsqu’il est imprimé sur papier ou vu sur écran de plusieurs résolutions différentes. Aujourd’hui, on peut trouver plusieurs caractères dessinés en tant que revivals d’un seul et même caractère, mais avec, pour chacun, des différences (parfois très) subtiles. Par exemple, on peut citer les nombreuses versions du Garamond.
Un revival d’un caractère d’imprimerie de texte courant est souvent un bon exercice pour les étudiants qui débutent en dessin de caractères, puisque cela permet de se familiariser avec des styles considérés comme « conventionnels » avant d’expérimenter avec plus de créativité.
Sans Serif
Illustration : Pauline Fourest (Spaghetype ).
DESCRIPTION
Les termes « sans empattement », « sans serif », « sanserif » ou tout simplement « sans » désignent un style de caractère qui n’a pas d’empattement.
HISTOIRE
De ce que l’on sait aujourd’hui, le premier caractère de ce style a été publié en 1816 sous le nom de Two-Line English Egyptian (Égyptienne anglaise à deux lignes), par William Caslon IV, à Londres.
Il y a eu plusieurs appellations différentes pour des caractères Sans comme nous l’entendons aujourd’hui, que l’on trouve en tant que noms de catégories de classifications typographiques : grotesque (en France et Royaume-Uni), Grotesk (Allemagne), Gothic (États-Unis), Linéale, Bâton ou Antique (France)
ÉVOLUTION
En Europe et en Amérique du Nord, les styles sans empattements sont devenus populaires depuis le début du 20e siècle et de nombreux dessinateurs ont fait des expérimentations diverses, dont certaines qui sont devenues des références pour des sous-catégories de ans serif : Sans Humaniste, Sans Géométrique, Grotesque ou Gothique…
Mais ces caractéristiques ne s’appliquent pas à d’autres systèmes d’écritures qui ont évolué indépendamment du monde ‘latin’. Le Hanzi pour le chinois a une catégorie de style similaire au Sans, appelé Heiti (ou Hei), mais qui n’a pas autant de sous-catégories.
Système métrique
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Rounded, dessiné par Lisa Huang, 2024.
Le système métrique est un système de mesure utilisé aujourd’hui dans la plupart des pays à travers le monde, dont les unités sont le mètre, le gramme et le degré Celsius, etc.
Les États-Unis et les pays ayant fait partie de l’Empire britannique utilisent le système impérial avec les pieds, livres et degrés Fahrenheit.
Tiret
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USAGE
Il existe plusieurs tirets pour divers usages, qui ont des longueurs différentes. Parmi les plus communs, il y a :
1. le tiret moyen (ou demi-cadratin, en dash en anglais), utilisé pour :
- relier deux mots dans un mot composé ;
- indiquer une liste ;
- remplacer les mots ‘de…à’ ou ‘entre’ ;
2. le tiret long (ou cadratin, em dash en anglais), utilisé pour indiquer :
- un dialogue ;
- une coupure plus importante qu’avec une virgule ou un point-virgule.
Une paire de tirets (de préférence, des demi-cadratin en français) peuvent encadrer une citation, une note ou une information complémentaire, comme avec des parenthèses.
HISTOIRE
Avant l’adoption d’une convention en termes d’usage des signes de ponctuation, les scribes utilisaient toutes sortes de signes et/ou techniques pour indiquer pauses et toute autre information dans leurs écrits.
On retrouve dans les ouvrages (en Europe) à travers les siècles des tirets de plusieurs longueurs différentes, utilisés pour des rôles pouvant varier entre deux époques, et même entre deux pays. Aujourd’hui, les tirets cadratin et demi-cadratin sont devenus les principaux successeurs à ces évolutions.
DESIGN
Leur longueur a fini par être définie et standardisée lors de l’impression au plomb (en Europe et en Amérique du Nord), en se référant à la taille du caractère :
- 1 em = la taille du caractère ;
- longueur du tiret cadratin = 1 em (à la base, aussi largeur de la lettre M, d’où le nom de em dash en anglais) ;
- longueur du tiret demi-cadratin = 1/2 d’1 em (ou moitié d’un cadratin, aussi parfois largeur de la lettre n, d’où le nom de en dash en anglais).
Les deux tirets sont placés optiquement à mi-hauteur entre la ligne de base et la hauteur des ascendantes. Dans un caractère avec du contraste, l’épaisseur des tirets doit correspondre avec les parties fines.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En français, on place une espace justifiante avant et après un tiret. Dans le cas d’un ajout d’une citation ou d’une note introduite par un tiret et qui termine la phrase, on ne garde pas le deuxième tiret avant le point. Mais ces règles ne s’appliquent pas à toutes les langues, même latines !
NE PAS CONFONDRE
Le tiret demi-cadratin, en particulier, est souvent confondu avec le trait d’union (U+2010), le signe mathématique moins (U+2212), ou même le trait d’union-moins (U+002D).
Avec les caractères digitaux, chacun de ces glyphes ont leur propre Unicode. Chacun est dessiné et accessible de manière indépendante. Mais avec nos claviers modernes - hérités des machines à écrire qui ont du faire un compromis sur le nombre de glyphes présents, du à l’espace limité - nous faisons encore et souvent l’erreur d’entrer le trait d’union-moins (U+002D), techniquement un hybride entre le trait d’union (U+2010) et signe moins (U+2212). Mais heureusement, la plupart des outils de traitement de textes contemporains sont assez intelligents pour remplacer ce signe par le bon en fonction du contexte.
Titrage
Sponsorisé par NM type . Caractère utilisé : Sixten , dessiné par Noel Pretorius et María Ramos, 2023.
Les caractères de titrage (plus communément appelés caractères display) sont dessinés pour attirer le regard, utilisés à grand corps sur des affiches, panneaux publicitaires, des titres de journaux ou magazines, etc.
Pour ce faire, ils ont souvent des formes et/ou des détails plus accentués que des caractères de texte courant.
Trait d'union
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FONCTION
Les traits d’union sont utilisés pour relier des mots pour former des noms composés, ou pour marquer une césure dans un texte justifié.
HISTOIRE
Avant même la presse à imprimerie et autres machines, les scribes utilisaient des marquages variés en complément aux lettres pour ponctuer leur écrits. Pour la même fonction, il pouvait y avoir plusieurs formes différentes, variant d’un pays à un autre, voir même d’un scribe à un autre.
Dans les manuscrits en grec ancien (où l’on n’utilisait pas encore les espaces pour sépare les mots), on utilisait un symbole pour connecter deux lettres d’un même mot qui a donné son nom au trait d’union en anglais : hyphen. Il ressemble à une parenthèse horizontale, placée au niveau de la base des lettres. Ce signe a du se déplacer pour être à mi-hauteur entre les lettres depuis le système d’impression de Johannes Gutenberg qui ne permettait pas d’ajouter des caractères sous les lettres. Plus tard, l’espace limité des claviers des machines à écrire a forcé les ingénieurs de ces appareils à faire des compromis en rassemblant sous une même touche les signes qui se ressemblent. Cela a été le cas pour le tiret demi-cadratin, le trait d’union, et le signe moins (les deux derniers ont même fini par devenir un hybride appelé hyphen-minus en anglais).
DESIGN
Le trait d’union est le tiret le plus court (comparé aux tirets demi-cadratin et cadratin), placé à la même hauteur que ses semblables.
Pour les polices de styles avec contraste, l’épaisseur des tirets doit correspondre avec celle des déliés.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En français, il n’y a aucun espace avant ni après un trait d’union.
Voir Césure pour plus d’informations sur l’usage de la césure dans un texte justifié.
NE PAS CONFONDRE
On confond souvent le trait d’union avec le signe mathématique moins (U+2212) qui est généralement plus long que le trait d’union, le hyphen-minus (U+002D) ou même le tiret demi-cadratin (U+2013).
Avec les caractères digitaux, chacun de ses glyphes ont leur propre Unicode. Ils sont dessinés et peuvent être accessibles individuellement. Mais même sur nos claviers modernes, les claviers des machines à écrire nous ont laissé le hyphen-minus que l’on utilise toujours par erreur. Heureusement, la plupart des logiciels de traitement de texte savent remplacer le hyphen-minus par le signe adéquat en fonction du contexte.
Unicode
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Round, dessiné par Lisa Huang, 2024.
L’Unicode est une norme de codage international pour identifier les signes et symboles graphiques utilisés à travers le monde.
Gérée par une organisation à but non lucratif appelée Unicode Standard Consortium constituée de membres du monde entier, elle attribue un code à chaque signe des langues écrites. Ces codes sont ensuite intégrés dans les systèmes informatiques à travers le monde pour assurer des échanges d’informations stables.