Apostrophe
Sponsorisé par DJR . Caractère utilisé : Roslindale , dessiné par David Jonathan Ross, 2017.
FONCTION
L’apostrophe est un signe de ponctuation commun dans les langues utilisant l’alphabet latin. Elle prend des fonctions différentes dans diverses langues. Par exemple, en français, elle est utilisée en tant que marque d’élision de voyelles (ex. avec l’accent).
HISTOIRE
L’utilisation d’un signe similaire à une apostrophe remonte au 16e siècle en France, lorsque le graveur Geoffroy Tory (1480-1533) introduisit ce signe pour remplacer une lettre ou un mot court. Depuis l’utilisation des machines à écrire, de nombreux caractères ressemblant à une apostrophe (guillemet simple, prime, accent aigu…) ont été groupés dans la même touche pour économiser au plus possible l’espace limité d’un clavier.
Mais cela a amené à une confusion que l’on observe encore aujourd’hui, avec l’apostrophe souvent remplacé par un signe prime !
DESIGN
Les polices de caractères de qualité ont une apostrophe soit de forme penchée ou courbée — en fonction de la forme de la virgule de la police — afin d’éviter d’être confondu avec le signe prime.
Arobase
FONCTION
L’arobase (@) est un signe utilisé dans les adresses e-mail pour indiquer un nom de domaine, ou un nom des compte des réseaux sociaux.
HISTOIRE
Les origines du pourquoi et du comment le signe arobase aurait été créé, et pourquoi sous cette forme-là restent plutôt floues. Il aurait été créé pour symboliser le concept de « au taux de » (at the rate of en anglais) pour mesurer poids et quantité dans quelques régions d’Europe depuis le 14e siècle. Ces signes ressemblaient déjà plus ou moins au signe contemporain : lettre a enroulée d’une prolongation de sa terminaison.
Depuis l’utilisation des adresses e-mail, on utilise l’arobase pour indiquer chez (ou at) quel nom de domaine celle-ci est hébergée.
DESIGN
L’arobase est généralement dessinée la avec une lettre a minuscule entourée d’une courbe. Le signe peut être visuellement complexe (par rapport aux autres lettres de l’alphabet), et il y a plusieurs solutions pour le simplifier : raccourcir la courbe qui entoure partiellement la lettre ou la faire partir du haut du fût.
Astérisque
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Rounded, dessiné par Lisa Huang, 2024.
FONCTION
L’astérisque est un signe de ponctuation utilisé après un mot pour indiquer que celui-ci renvoie à une note.
HISTOIRE
On retrouve des signes en forme d’étoile dans des documents de diverses régions à travers le monde et au cours de l’histoire. Mais ce n’est qu’à partir du Moyen-Âge en Europe que l’on commence à utiliser un astérisque dans les écrits pour lier une partie du texte à des commentaires ajoutés ailleurs.
DESIGN
Il peut se présenter sous plusieurs variations possible pour être en accord avec le style de la police, allant d’une étoile simplifiée avec cinq pointes, vers des formes plus élaborées, avec plus ou moins de contraste entre le centre et les extrémités.
L’astérisque est aligné avec le haut des glyphes pour être repérable dans un texte.
Blanc
Devenez un sponsor de Words of Type, vous pourrez voir votre police de caractère utilisée dans cette illustration et indiquée dans cette légende ! Contactez-nous pour plus d'informations.
Un espace blanc est n’importe quelle zone d’un glyphe qui n’est pas le glyphe lui-même. Cela peut être les contre-formes (à l’intérieur), les espaces ou espaces négatifs (à l’extérieur).
Bounding Box
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Rounded, dessiné par Lisa Huang, 2024.
La bounding box (il n’y a apparemment pas de traduction en français ?) est le rectangle englobant un glyphe numérique.
La largeur d’une bounding box varie en fonction de celle du glyphe, mais sa hauteur prend en compte le point le plus haut et le plus bas de tous les glyphes du caractère.
Dans les textes numériques, la bounding box d’un glyphe est ce qui est surligné lorsqu’il est sélectionné.
Calligraphie
Illustration : Chloe Kendall .
Le mot « calligraphie » vient du grec ancien kalos signifiant « beau », et graphein signifiant « écrire ». L’ensemble signifie donc « belle écriture ».
De nombreuses civilisations à travers le monde ont pratiqué la calligraphie (et continuent toujours aujourd’hui) en utilisant divers outils : pinceau, stylet, plume, stylet, calame, etc. La plupart la considèrent même comme étant une forme d’art.
Aujourd’hui, on parle de police de style calligraphique lorsque celle-ci s’inspire des lettres et caractères écrits avec un outil de calligraphie, suivant un certain type de style calligraphique. Mais cela est légèrement différent du style manuscrit qui, lui, fait référence aux lettres écrites à la main, libres de tout style spécifique.
Caractère
Illustration : Tezzo Suzuki .
Le mot « caractère » est souvent confondu avec « lettre » ou « glyphe ». Alors qu’en fait, le mot caractère est un terme générique regroupant lettres, chiffres, signes de ponctuation, etc.
Pour être plus précis :
- un caractère peut être représenté par plusieurs glyphes (comme avec les alternatives du a simple ou double);
- un glyphe peut contenir plusieurs caractères (par exemple la ligature fl qui contient deux caractères).
Chiffre
Sponsorisé par Commercial Type . Caractère utilisé : Chiswick, dessiné par Paul Barnes, 2017.
On confond très souvent les mots « chiffre » et « nombre ». Mais, sur un plan linguistique, les deux sont bien différents : un chiffre est une représentation graphique d’un nombre, qui, lui, est un concept algébrique.
Plusieurs chiffres combinés forment un nombre. Par exemple, le nombre 22 est représenté par deux chiffres 2.Il existe plusieurs variantes stylistiques de chiffres dédiés à des usages particuliers (traditionnel ou Oldstyle, proportionnel, tabulaire, etc.).
HISTOIRE
En Europe, les chiffres et les nombres étaient représentés par des capitales romaines (X, V, I, D, C...). Avec les échanges commerciaux qui s’intensifiaient avec les pays arabes autour du 15e siècle, les chiffres arabes (eux-mêmes influencés par les chiffres indiens) ont remplacé les chiffres romains. Ces origines distinctes expliquent la différence de structure et de forme par rapport aux lettres alphabétiques latines.
Classification
Classification typographique selon Francis Thibaudeau, d'après le Manuel français de typographie moderne, F. Thibaudeau, 1924. Collection de la Bibliothèque nationale de France .
Avec le large choix de polices de caractères qui existe, il peut être difficile de les décrire, de les classer, voir même de les trouver dans un catalogue qui ne nous est pas familier.
Chaque écriture a son propre système classification de polices, correspondant au mieux à sa nature et son histoire. La notion d’esthétique étant différente selon chaque culture, un même style (même similaire) peut ne pas transmettre la même impression d’une écriture à une autre. Et une catégorie considérée comme étant courant pour une écriture peut ne pas être pertinente pour d’autres.
Si l’on prend comme exemple les caractères en scripte latine, il existe de nombreux systèmes de classifications depuis le début de l’impression au plomb, dont quelques-uns ci-dessous :
- Thibaudeau, par le typographe français Francis Thibaudeau en 1921, avec quatre catégories (Elzévirs, Didots, Égyptiennes et Antiques) ;
- Vox (ou plus tard Vox-Thibaudeau), par l’historien français Maximilien Vox en 1954 qui a pris comme base la classification Thibaudeau et l’a complété pour y intégrer les polices du catalogue de la fonderie Deberny & Peignot ;
- Vox-ATypI, avec encore plus de catégories et sous-catégories ajoutées par l’ATypI (Association Typographique Internationale) entre 1962 et 2021.
Aujourd’hui, les systèmes de classification peuvent varier d’une fonderie typographique à une autre, utilisant des termes plus ou moins « standardisés », en étant plus adaptés à leur propre catalogue ou les écritures présentes. Ces termes peuvent aider à s’y retrouver dans des choix parfois très étendus. Mais ce ne sont pas des catégories strictes à suivre à la lettre. L’imagination et la créativité ne se confinent pas!
Contre-forme
Sponsorisé par NM type . Caractère utilisé : Sastre, dessiné par María Ramos, 2024.
La contre-forme est la forme négative à l’intérieur de caractères ayant une forme soit entièrement fermée (comme le b) soit partiellement (comme le n).
Cette dénomination vient du mot « contre-poinçon », utilisés pour la taille des caractères en plomb. Ils étaient taillés avant la forme extérieure, puis ils étaient réutilisés pour former les caractères de toutes les lettres contenant la même forme pour garder une fonte cohérente.
Courbe de Bézier
Illustration : Words of Type.
En dessin de caractères, cette technologie est utilisée pour dessiner les contours vectoriels en plaçant des points et leurs poignées. Cela permet de modifier la taille des formes à volonté sans en perdre la qualité.
HISTOIRE
La technologie des courbes de Bézier a débuté avec son développement par le mathématicien et physicien français Paul de Casteljau en 1959. Travaillant alors pour le constructeur automobile Citroën, il a développé une formule mathématique qui aide à la création et la production de carrosseries. Plus tard, l’ingénieur Pierre Bézier (aussi français) a utilisé cette formule en 1962 pour la compagnie Renault pour permettre la modélisation des formes avec les outils informatiques. Ce n’est qu’à partir de 1985, avec le retrait du secret industriel par Citroën, que Paul de Casteljau aie pu parler de son travail, et pour Pierre Bézier de pouvoir mentionner publiquement les origines du sien.
En 1982, les courbes de Bézier ont été utilisées par l’informaticien américain John Warnock pour développer une technologie permettant la description et le positionnement de formes et contours numériques, pour la société co-fondée avec Charles Geschke : Adobe Systems.
ALLER PLUS LOIN
Il y a deux types de courbes de Béziers : cubique et quadratique.
Une section de courbe de Bézier cubique a besoin du positionnement de quatre points (deux points et deux poignées), créant ainsi trois sections entre chaque point. La forme générale ressemble à une forme cubique, d’où son nom. Les formats de fonte Postscript utilisent les courbes cubiques. Pour les courbes quadratiques, il y a trois points (deux points et un point de contrôle) pour former une courbe, avec deux sections coupées à mi-chemin pour déterminer le point où la courbe tourne vers le suivant. Les formats de font TrueType utilisent des courbes quadratiques.
Deux-points
Devenez un sponsor de Words of Type, vous pourrez voir votre police de caractère utilisée dans cette illustration et indiquée dans cette légende ! Contactez-nous pour plus d'informations.
FONCTION
Les deux-points (ou double point) indiquent le début d’une citation, d’une liste, informe d’un ratio entre des chiffres ou peuvent indiquer une heure.
HISTOIRE
Les deux-points est un signe de ponctuation utilisé dans de nombreuses langues pour plusieurs types d’usages différents. Il a commencé à être utilisé comme on le fait de nos jours depuis l’ère médiévale en Europe.
DESIGN
Il est composé de deux points superposés verticalement. Le point supérieur est situé au niveau de la hauteur d’x, et le point inférieur est posé sur la ligne de base.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En français, on utilise une espace non-justifiante (U+00A0) avant et après le deux-points. Mais dans de nombreuses langues latines, on n’utilise pas d’espace avant.
Devise
Sponsorisé par ArrowType . Caracrère utilisé : Shantell Sans , dessiné par Shantell Martin et Stephen Nixon, disponible chez Google Fonts, 2023.
Tous les symboles de devises portent une même fonction : donner une valeur financière à des nombres. Chacun ont évolué à travers les époques. Certains ont disparu, d’autres ont été inventés ou modifiés pour suivre les besoins des diverses civilisations.
La plupart des symboles de devises sont faites de lettres latines avec plus ou moins de modifications ($ du dollar américain, € de l’Euro, ₫ du dong vietnamien). D’autres sont de « simples » lettres (CHF pour le Franc Suisse) ou sont des caractères à part (元 du yuan chinois).
DESIGN
Les symboles de devise doivent être dessinés de manière à s’accorder avec les chiffres car ils sont combinés avec ces derniers dans les nombres.
Dans une famille de police de caractère ayant un large panel de graisses, les symboles de devise des graisses les plus légères peuvent facilement garder tous les détails de leur structure conventionnelle. Mais cela devient de plus en plus difficile à mesure que la graisse augmente. Souvent, on simplifie le symbole en lui retirant certaines parties considérées comme étant moins importantes qui permettent tout de même de le reconnaître.Espace
FONCTION
Les espaces sont placées entre les mots et autres signes (dans plusieurs écritures, mais pas toutes). Elles apportent rythme et clarté à un texte, tout comme les signes de ponctuation.
En écriture latine, il existe plusieurs espaces avec différentes largeurs qui sont utilisées dans certaines langues comme le français, de par la tradition typographique française.
HISTOIRE
En Latin ancien, les capitales romaines n’avaient pas d’espace pour séparer les mots. En Europe, avec l’écriture latine, elles apparaissent avec la calligraphie dans les manuscrits pour aider les lecteurs à identifier les mots dans les livres.
Aujourd’hui, les textes digitaux font usage de différents types d’espaces pour des situations diverses dans différentes langues, et aussi pour diverses options typographiques (voir Règles Typographiques plus loin).
DESIGN
Les espaces ne doivent être ni trop large ni trop étroite. Avec les écritures latines, une convention veut que l’espace par défaut (U+0020) aie la même largeur que la lettre I ou i.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Plusieurs langues (même celles utilisant la même écriture latine) ont des règles typographiques spécifiques.
Un exemple parmi beaucoup d’autres : avant un point d’exclamation, d’interrogation ou deux points, il y a une espace en français, alors qu’il n’y en a aucun en anglais.
En typographique digitale, il y a aussi les espaces justifiante, insécable ou sécable qui indiquent aux applications de traitement de texte si le texte peut ou non être coupé à tel et tel endroit. Aujourd’hui, il existe plus d’une douzaine d’espaces différentes dans les sets de caractères digitaux, allant de celles pour des usages particuliers à celles en usage à des écritures données.
Fût
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Rules , dessiné par Matthieu Salvaggio, Léon Hugues, Tim Vanhille, et Guido Ferreyra, 2024.
Pour désigner et décrire les parties d’une lettre ou d’un quelconque caractère, on emprunte de nombreux termes issus du vocabulaire architectural, de l’anatomie humaine ou animale. On parle d’ailleurs d’anatomie de dessin de caractères.
Pour de nombreux systèmes d’écriture, le fût correspond à (aux) la partie(s) verticale(s) d’un glyphe.
Hauteur
Pour chaque catégorie de glyphes dans un ensemble de caractères (capitales, minuscules, ascendantes, dépassements optiques...), il existe plusieurs niveaux de hauteurs différents.
Ceux-ci aident le dessinateur à garder une cohérence dans la forme des contours ainsi que l’emplacement des divers éléments pour tous les glyphes du caractère.
Point d'exclamation
Sponsorisé par Kerns & Cairns . Caractère utilisé : Apotek , dessiné par Dyana Weissman, 2020.
FONCTION
Le point d’exclamation est utilisé pour marquer une exclamation (d’où son nom!).
HISTOIRE
Les points d’exclamation auraient été utilisés par les copistes de manuscripts en Europe, qui écrivaient le mot latin io (équivalent au « hourra ») et qui aurait ensuite évolué pour devenir un trait vertical (simplification de la lettre i) au dessus d’un point (celle de la lettre o). Mais d’autres langues utilisent des signes différents pour le même usage, par exemple, en arménien ou en birman.
DESIGN
Le haut du point d’exclamation est optiquement aligné à la hauteur des capitales, avec un point à sa base. La forme du fût peut être dessiné de manière à être en accord avec le style de la police (contraste, arrondi, etc.).
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En français, le point d’exclamation se place à la fin d’une phrase et est précédé d’une espace non-justifiante.
Mais en anglais et dans de nombreuses langues européennes, on ne placera aucune espace avant.
En espagnol, un point d’exclamation inversé est placé au début de la phrase, qui se termine avec le point à l’endroit, sans aucune espace.
Points de suspension
Devenez un sponsor de Words of Type, vous pourrez voir votre police de caractère utilisée dans cette illustration et indiquée dans cette légende ! Contactez-nous pour plus d'informations.
FONCTION
Les points de suspension (ou trois petits points) sont un signe de ponctuation indiquant une partie manquante de texte (incomplet ou non-dit) ou marquant une pause rhétorique...
DESIGN
Les points de suspension sont trois points alignés les uns à la suite des autres. Il est recommandé de rapprocher les trois points dans les points de suspension, par rapport à leur distance avec des points « classiques » afin d’éviter un espace trop grand dans un texte.
En chinois, les points de suspension ont six points au lieu de trois et sont traditionnellement alignés au centre.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Dans la plupart des langues, si les points de suspension indiquent une partie manquante, ils seront encadrés par des parenthèses (…). Mais en français, on préférera l’utilisation de crochets […].
S’ils sont à la fin d’une phrase, les points de suspension sont suivis d’une espace, comme avec le point.
Ponctuation
Devenez un sponsor de Words of Type, vous pourrez voir votre police de caractère utilisée dans cette illustration et indiquée dans cette légende ! Contactez-nous pour plus d'informations.
Souvent négligés quand on pense à ce qui constitue un système d’écriture, les signes de ponctuation ont un rôle tout aussi important que les lettres et les chiffres.
Lorsqu’ils sont bien dessinés dans une police et correctement utilisés dans un texte, ils marquent le rythme, aident à la lecture et participent à la typographie et la mise en page.
Avec l’évolution des écritures à travers le monde, certains signes de ponctuation ont développé des formes différentes pour des usages similaires. À noter que toutes les écritures n’utilisent pas les mêmes signes qu’en alphabet latin.
Set de caractères
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Rounded, dessiné par Lisa Huang, 2024.
Un set de caractères est une liste de glyphes (lettres, chiffres, symboles, ligatures, etc.).
Dans les fontes numériques, un set (aussi appelé « liste d’encodage ») contient les glyphes de la fonte avec les noms et les références Unicode de chacun.
Il existe plusieurs sets de caractères, spécifiques aux nombreux systèmes d’écriture ou langages, chacun contenant les glyphes nécessaires à l’usage des écritures ou langues respectives. Des sets de caractères séparés par écriture ou langue permet d’obtenir un fichier de taille réduite et optimisé.Style
Illustration : Pauline Fourest (Spaghetype ).
Les polices de caractères de chaque système d’écriture existent en nombre et en variétés infinies. Ils sont influencés par de nombreux facteurs comme la technologie, les outils, les besoins et les modes. Mais chacune est (ou peut être) regroupée dans des catégories pour leurs similitudes avec d’autres, dans les systèmes de classification (avec ou sans empattement, humaniste ou géométrique, etc. ).
En écriture latine, on identifie aussi les styles romain (ou droit) et italique comme étant deux compagnons de styles d’un même caractère.
Swash
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Sigurd , dessiné par Matthieu Salvaggio et Léon Hugues, 2021.
Les ornements (communément appelés swash) sont les extensions de lettres dessinées avec une partie plus allongée par rapport à leur longueur “normale”, généralement considérés comme étant des détails décoratifs et/ou dans des styles de polices de titrage (ou display).
HISTOIRE
Les swashs apparaissent avec l’impression au plomb dans le monde latin, lorsque les lettres avec swashs servaient d’éléments décoratifs en complément au texte et étaient populaires auprès des lecteurs. Ils étaient également un moyen de mettre en avant les compétences du graveur de poinçon, montrant ainsi parfois des swashs exagérément longs et élaborés.
Les swashs ont toujours la même fonction dans les polices numériques d’aujourd’hui, avec les caractères « normaux » par défaut et ceux ornés accessibles en tant qu’alternatives.Terminaison
Sponsorisé par DJR . Caractère utilisé : Job Clarendon , dessiné par David Jonathan Ross, 2023.
Pour désigner et décrire les parties d’une lettre ou d’un quelconque caractère, on emprunte de nombreux termes issus du vocabulaire architectural, de l’anatomie humaine ou animale. On parle d’ailleurs d’anatomie de dessin de caractères.
La terminaison d’un caractère correspond à sa toute dernière partie lorsque l’on suit son ductus. En fonction du style du caractère, la terminaison peut avoir plusieurs formes différentes, auxquelles on peut attribuer un nom encore plus « illustratif » (goutte, oreille, empattement, etc.).
Tiret
Devenez un sponsor de Words of Type, vous pourrez voir votre police de caractère utilisée dans cette illustration et indiquée dans cette légende ! Contactez-nous pour plus d'informations.
USAGE
Il existe plusieurs tirets pour divers usages, qui ont des longueurs différentes. Parmi les plus communs, il y a :
1. le tiret moyen (ou demi-cadratin, en dash en anglais), utilisé pour :
- relier deux mots dans un mot composé ;
- indiquer une liste ;
- remplacer les mots ‘de…à’ ou ‘entre’ ;
2. le tiret long (ou cadratin, em dash en anglais), utilisé pour indiquer :
- un dialogue ;
- une coupure plus importante qu’avec une virgule ou un point-virgule.
Une paire de tirets (de préférence, des demi-cadratin en français) peuvent encadrer une citation, une note ou une information complémentaire, comme avec des parenthèses.
HISTOIRE
Avant l’adoption d’une convention en termes d’usage des signes de ponctuation, les scribes utilisaient toutes sortes de signes et/ou techniques pour indiquer pauses et toute autre information dans leurs écrits.
On retrouve dans les ouvrages (en Europe) à travers les siècles des tirets de plusieurs longueurs différentes, utilisés pour des rôles pouvant varier entre deux époques, et même entre deux pays. Aujourd’hui, les tirets cadratin et demi-cadratin sont devenus les principaux successeurs à ces évolutions.
DESIGN
Leur longueur a fini par être définie et standardisée lors de l’impression au plomb (en Europe et en Amérique du Nord), en se référant à la taille du caractère :
- 1 em = la taille du caractère ;
- longueur du tiret cadratin = 1 em (à la base, aussi largeur de la lettre M, d’où le nom de em dash en anglais) ;
- longueur du tiret demi-cadratin = 1/2 d’1 em (ou moitié d’un cadratin, aussi parfois largeur de la lettre n, d’où le nom de en dash en anglais).
Les deux tirets sont placés optiquement à mi-hauteur entre la ligne de base et la hauteur des ascendantes. Dans un caractère avec du contraste, l’épaisseur des tirets doit correspondre avec les parties fines.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
En français, on place une espace justifiante avant et après un tiret. Dans le cas d’un ajout d’une citation ou d’une note introduite par un tiret et qui termine la phrase, on ne garde pas le deuxième tiret avant le point. Mais ces règles ne s’appliquent pas à toutes les langues, même latines !
NE PAS CONFONDRE
Le tiret demi-cadratin, en particulier, est souvent confondu avec le trait d’union (U+2010), le signe mathématique moins (U+2212), ou même le trait d’union-moins (U+002D).
Avec les caractères digitaux, chacun de ces glyphes ont leur propre Unicode. Chacun est dessiné et accessible de manière indépendante. Mais avec nos claviers modernes - hérités des machines à écrire qui ont du faire un compromis sur le nombre de glyphes présents, du à l’espace limité - nous faisons encore et souvent l’erreur d’entrer le trait d’union-moins (U+002D), techniquement un hybride entre le trait d’union (U+2010) et signe moins (U+2212). Mais heureusement, la plupart des outils de traitement de textes contemporains sont assez intelligents pour remplacer ce signe par le bon en fonction du contexte.
Unicode
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Round, dessiné par Lisa Huang, 2024.
L’Unicode est une norme de codage international pour identifier les signes et symboles graphiques utilisés à travers le monde.
Gérée par une organisation à but non lucratif appelée Unicode Standard Consortium constituée de membres du monde entier, elle attribue un code à chaque signe des langues écrites. Ces codes sont ensuite intégrés dans les systèmes informatiques à travers le monde pour assurer des échanges d’informations stables.
Virgule
Devenez un sponsor de Words of Type, vous pourrez voir votre police de caractère utilisée dans cette illustration et indiquée dans cette légende ! Contactez-nous pour plus d'informations.
FONCTION
La virgule est utilisée pour séparer des mots ou des parties d’une phrase. Lorsqu’elle n’est pas utilisé à outrance, c’est un signe qui aide à la lecture.
Elle est aussi utilisé dans les nombres pour identifier les chiffres plus facilement. En anglais, la virgule sépare les milliers des centaines (tandis que l’on placera plutôt un point dans la plupart des langues européennes).
HISTOIRE
En Europe, les origines de nombreux signes de ponctuation ont été inventé par le grammairien grec Aristophane de Byzance (3e siècle av. J.C.) qui a créé un ensemble de symboles pour aider la lecture à voix haute.
DESIGN
La virgule ressemble à un point avec une queue. La virgule doit être suffisamment différente du point pour éviter de les confondre, même à petit corps.
RÈGLES TYPOGRAPHIQUES
Une virgule n’a pas d’espace avant et est toujours suivie d’un espace (U+0020) dans une phrase.
Pour les nombres, elle est utilisée ainsi :
(langues européennes) 15.000,05
(anglais) 15,000.05