Angle
Sponsorisé par TypeMates . Caractère utilisé : Edie & Eddie Modern , dessiné par Lisa Fischbach, 2022.
L’angle (ou inclinaison) est ce qui s’observe sur les formes de lettres en italique. On dit que les fûts verticaux sont penchés vers la droite à un certain angle.
Au sein de la même police de caractères, sa valeur peut être différente d’une graisse à une autre. En général, plus la graisse est importante, plus les fûts sont verticaux. L’angle peut aussi être différent pour chaque glyphe d’une seule et même graisse.
Axe (dans les fontes variables)
Dans les fontes variables, un axe fait référence à la zone dans laquelle le style d’une police de caractère peut varier entre des styles (appelés masters). Pour qu’un axe puisse être fonctionnel, il a besoin :
- de deux masters (au minimum et aux extrémités) ;
- de contours des glyphes correspondants compatibles.
Il peut y avoir un axe « graisse » (par ex. : entre les masters Léger et Gras), « largeur » (par ex. : entre les masters Condensé et Étendu), et bien d’autres ! L’utilisateur peut ainsi choisir une variation bien précise en naviguant au sein d’un axe.
Axe (en dessin de caractères)
Sponsorisé par R-Typography . Caractère utilisé : Gliko Modern L , dessiné par Rui Abreu, 2018.
Pour les écritures latines, on parle d’axe des glyphes qui sont en diagonale, penché de tant de degrés, incliné ou oblique, à propos des formes de lettres d’une police avec du contraste.
En calligraphie manuscrite (avec une plume à bec), l’axe du trait est défini par l’angle du stylo auquel il est tenu, d’où en résulte un certain contraste entre les pleins et les déliés. Pour une apparence cohérente, l’axe doit rester régulier (ou très similaire) sur tous les glyphes.
Calligraphie
Illustration : Chloe Kendall .
Le mot « calligraphie » vient du grec ancien kalos signifiant « beau », et graphein signifiant « écrire ». L’ensemble signifie donc « belle écriture ».
De nombreuses civilisations à travers le monde ont pratiqué la calligraphie (et continuent toujours aujourd’hui) en utilisant divers outils : pinceau, stylet, plume, stylet, calame, etc. La plupart la considèrent même comme étant une forme d’art.
Aujourd’hui, on parle de police de style calligraphique lorsque celle-ci s’inspire des lettres et caractères écrits avec un outil de calligraphie, suivant un certain type de style calligraphique. Mais cela est légèrement différent du style manuscrit qui, lui, fait référence aux lettres écrites à la main, libres de tout style spécifique.
Chiffres tabulaires
Sponsorisé par Dinamo . Caractère utilisé : Daily Slab , dessiné par Fabian Harb et Michelangelo Nigra, 2024.
Les chiffres tabulaires sont de la même hauteur que les lettres capitales. Ils sont également dessinés de sorte à avoir la même largeur pour tous, pour que les nombres puissent être facilement identifiés dans des tableurs.
Chiffres traditionnels
Sponsorisé par Dinamo . Caractère utilisé : Daily Scotch , dessiné par Fabian Harb et Michelangelo Nigra, 2024.
DESCRIPTION
Lorsque l’on parle d’un style « traditionnel » (ou Oldstyle en anglais) en dessin de caractère en écriture latine, il s’agit de celui des chiffres. Les chiffres Oldstyle sont dessinés pour être compris entre la hauteur d’x et la ligne de base, allant jusqu’à l’ascendante ou la descendante pour certains.
Les chiffres Oldstyle sont utilisés dans des paragraphes de textes pour rester visuellement au même niveau.
HISTOIRE
Les proportions des chiffres Oldstyle sont similaires à celles des chiffres écrits en calligraphie, en utilisant des traits et mouvements proches de ceux des lettres (minuscules).
ÉVOLUTION
Les chiffres traditionnels ou Oldstyle s’appellent ainsi dans certaines langues, car d’autres styles (plus modernes) sont apparus plus tard en tant que variantes mieux adaptées pour des usages particuliers : tabulaires, alignés ou proportionnels.
Dans les polices numériques, plusieurs sets de chiffres avec des styles différents sont accessibles par les sets d’alternatives.
Classification
Classification typographique selon Francis Thibaudeau, d'après le Manuel français de typographie moderne, F. Thibaudeau, 1924. Collection de la Bibliothèque nationale de France .
Avec le large choix de polices de caractères qui existe, il peut être difficile de les décrire, de les classer, voir même de les trouver dans un catalogue qui ne nous est pas familier.
Chaque écriture a son propre système classification de polices, correspondant au mieux à sa nature et son histoire. La notion d’esthétique étant différente selon chaque culture, un même style (même similaire) peut ne pas transmettre la même impression d’une écriture à une autre. Et une catégorie considérée comme étant courant pour une écriture peut ne pas être pertinente pour d’autres.
Si l’on prend comme exemple les caractères en scripte latine, il existe de nombreux systèmes de classifications depuis le début de l’impression au plomb, dont quelques-uns ci-dessous :
- Thibaudeau, par le typographe français Francis Thibaudeau en 1921, avec quatre catégories (Elzévirs, Didots, Égyptiennes et Antiques) ;
- Vox (ou plus tard Vox-Thibaudeau), par l’historien français Maximilien Vox en 1954 qui a pris comme base la classification Thibaudeau et l’a complété pour y intégrer les polices du catalogue de la fonderie Deberny & Peignot ;
- Vox-ATypI, avec encore plus de catégories et sous-catégories ajoutées par l’ATypI (Association Typographique Internationale) entre 1962 et 2021.
Aujourd’hui, les systèmes de classification peuvent varier d’une fonderie typographique à une autre, utilisant des termes plus ou moins « standardisés », en étant plus adaptés à leur propre catalogue ou les écritures présentes. Ces termes peuvent aider à s’y retrouver dans des choix parfois très étendus. Mais ce ne sont pas des catégories strictes à suivre à la lettre. L’imagination et la créativité ne se confinent pas!
Contraste inversé
Sponsorisé par Dinamo . Caractère utilisé : Asfalt , dessiné par Fabian Harb et Olga Umpeleva, 2024.
Le contraste est le rapport entre les pleins (parties épaisses) et les déliés (parties fines) des glyphes.
Ces variations d’épaisseurs du trait viennent de l’écriture manuscrite, résultat de l’outil qui interagit avec son support en combinaison avec les mouvements de l’écrivain.
Aujourd’hui, en dessin de caractères latins, on parle de contraste vertical ou naturel lorsque les parties verticales sont plus épaisses que les horizontales. Le contraire est un contraste inversé.Mais ces concepts ne sont applicables qu’à des écritures ayant évolué en utilisant des outils et supports qui créent naturellement un tel effet, ce qui n’est pas le cas pour tous. Par exemple, le contraste de l’alphabet hébreu est « naturellement » distribué dans le sens inverse.
Écriture manuscrite
Illustration : Yann Bastard .
Une écriture manuscrite est écrite à la main.
Empattement
Illustration : Raven Mo .
DESCRIPTION
Les empattements (ou serifs en anglais) sont les éléments aux extrémités des traits, présents dans les caractères dits de style « à empattements ».
HISTOIRE
Les origines et l’évolution des empattements sont différentes d’une écriture à une autre, et ne sont d’ailleurs pas existantes dans certaines.
Pour l’écriture latine, les empattements sont le résultat du mouvement du pinceau lors du tracé des lettres capitales romaines (origines des lettres de l’alphabet latin) associé à la technique de la taille sur pierre.ÉVOLUTION
Calligraphie, impression avec des caractères en plomb ou en bois, photocomposition, machines à écrire, caractères digitaux,… tous ces outils et techniques ont contribué aux formes et à la présence (ou absence) d’empattements parmi les divers styles que l’on observe aujourd’hui.
Leur emplacement dans chaque lettre a été défini par leur ductus, associé aux outils utilisés lors de leur écriture. Par exemple, la convention générale veut qu’il y aie des empattements aux extrémités supérieure et inférieure, ainsi que de chaque côté des fûts des lettres en romain, et pas d’empattements en bas des lettres en italique.
Il y a de nombreuses formes possibles pour les empattements : fin, épais, long, court, triangulaire, carré, etc. La plupart des styles de caractères ont une forme d’empattement particulière, faisant partie de leurs caractéristiques.
IMPRESSION
Pour les écritures latines, il y a plusieurs impressions et ressentis associés à des styles de caractères particuliers : traditionnel, luxe, informel, élégant, etc. Ceci est souvent du aux circonstances lors leur création, les habitudes, et leurs utilisations. Par exemple, on utilise bien plus souvent un caractère de style humaniste ou transitionnel pour du texte courant.
Espace central
Sponsorisé par Mallikātype . Caractère utilisé : Nan Sans, dessiné par Tianmeng Xue. À paraître bientôt.
Pour le système d’écriture Hanzi (caractères chinois), l’espace central (ou coeur optique, 中宫 en chinois) consiste en la partie la plus complexe d’un caractère, s’apparentant plus ou moins à l’œil, ou la zone entre la hauteur d’x et la ligne de base des écritures latines.
L’espace central doit être visuellement aligné pour tous les caractères d’une même police pour une lecture fluide et continue. Une police de texte courant avec un espace central plus large permet une lisibilité plus importante.
Expansion
Le style dit « expansion » est un des styles de contraste en dessin de caractère en écriture latine (avec les styles transition et rotation).
Les particularités du style expansion viennent de la pression appliquée lors de l’écriture avec une plume ou un stylo plume (les extrémités souples se séparant avec la pression), tout en gardant un axe vertical constant de la plume.
Les caractères de type Didone (Didot) ou Bodoni sont des exemples typiques du style expansion.
Géométrique
Un caractère de style géométrique a des formes qui suivent la logique de la géométrie (lignes droites, cercles, carrés, etc.).
Mais l’œil humain étant organique (et non pas artificiel), il est souvent nécessaire d’appliquer des ajustements optiques aux formes dessinées avec des outils de géométrie pour leur donner une apparence géométrique.
Graisse
Sponsorisé par Production Type . Caractère utilisé : Enduro , dessiné par Emmanuel Besse, 2020.
Une police de caractères peut avoir de nombreux degrés d’épaisseurs de traits, qui doit certes rester cohérent pour tous les glyphes d’une même fonte, mais varier d’un style à un autre. On les appelle des graisses.
Les quelques siècles de développement en police de caractères à travers le monde nous on amené une forme de standard d’appellation pour certaines valeurs. Ils servent plus en tant que moyen d’identifier chaque style au sein d’une famille plutôt qu’une convention à suivre, puisque les descriptions des styles peuvent varier d’une culture à une autre.
En design web, chaque graisse a une valeur de code CSS dédiée.
Gras (graisse)
Alors que le style Normal (ou Regular) est le plus fréquemment utilisé pour du texte courant, le style Gras est souvent choisi pour mettre l’accent sur un mot ou une phrase de manière plus forte que l’italique.
Italique
Univers, extrait du Manuel Typographique, par Fournier le Jeune, 1766, détaillé dans De Plomb, d’Encre et de Lumière, Essai sur la typographie & la communication écrite, C. Peignot et G. Bonnin, Imprimerie Nationale, 1982
DESCRIPTION
Il existe deux styles de constructions possibles pour la même graisse d’une police (en écriture latine) : le romain et l’italique. Les styles italiques ont très souvent des formes penchées, avec plus ou moins d’influence venant de l’écriture manuscrite dans leur structure et autres détails, la plupart du temps légèrement plus étroites que le romain.
Pour que l’italique soit visuellement en accord avec son compagnon romain, les deux doivent avoir un certain nombre de similitudes (graisse, hauteur, etc.). Mais ils doivent aussi être suffisamment différents pour que le lecteur puisse facilement identifier l’un de l’autre dans un texte. Une bonne gestion de l’équilibre entre différenciation et similitude fait partie de l’expertise du dessinateur de caractères pour former un « couple harmonieux ».
HISTOIRE
L’usage du romain et de l’italique comme on le connaît aujourd’hui nous vient de celui des imprimeurs du 15e siècle, qui les utilisaient pour des fonctions diverses et retranscrire des impressions différentes. Avec le mouvement humaniste en Europe lors de la Renaissance, les revivals inspirés de styles calligraphiques comme la Minuscule Carolingienne (uniquement des bas-de-casse) et des lettres capitales gravées sur les monuments romains (Capitalis Monumentalis) deviennent populaires de par leur influence des mouvements plus « naturels ».
Depuis que les deux styles de lettres droites/séparées et penchées/reliées sont utilisés en simultané, la différenciation entre eux se défini de plus en plus, jusqu’à devenir deux styles indépendants utilisés pour des fonctions à part, celles que l’on connaît aujourd’hui.
Un nom leur a également été attribué depuis cette période, avec :
- le romain faisant référence aux lettres capitales romaines ;
- et l’italique, nom donné par les écrivains anglais qui ont nommé ainsi ce style d’après son pays d’origine.
USAGE EN TYPOGRAPHIE
Les italiques sont utilisés dans les textes en tant que compagnons au romain dans une famille. Il est utilisé lorsque une partie de phrase ou un mot doit être différencié du reste, comme les titres d’œuvres, les mots dans une autre langue ou ce qui a besoin d’être mis en avant.
On notera que les systèmes d’écriture n’utilisent pas tous l’italique comme on le fait en écriture latine. La plupart font appel à d’autres styles, des signes de ponctuation dédiés et autres symboles pour le même effet.
Largeur
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Surt , dessiné par Matthieu Salvaggio, 2020.
Au delà de la largeur individuelle de chaque glyphe (la lettre M est généralement plus large que le I), il y a aussi de nombreuses largeurs de styles de caractères qui influencent ses caractéristiques, ou peuvent aider à la mise en page dans des conditions particulières.
Les styles les plus communs sont : Étroit, Condensé, Normal, Étendu et Large. Respectivement en anglais : Narrow, Condensed, Regular, Extended et Wide. Ils servent plus de moyen d’identification de chaque style dans une famille, plutôt qu’une convention à suivre pour toutes les écritures, puisque leurs descriptions peuvent varier d’une écriture à une autre.
Largeur unique
Sponsorisé par Frere-Jones Type . Caractère utilisé : Retina , dessiné par Tobias Frere-Jones, 2016.
En dessin de caractères, la largeur et/ou la chasse d’un glyphe s’adapte en fonction de la graisse du caractère pour assurer un équilibre visuel. Certaines polices sont dessinées avec une largeur unique (uniwidth ou multiplexed en anglais) : le même glyphe garde la même largeur et/ou la même chasse pour toutes les graisses et les styles de la famille.
Cette particularité facilite la mise en page dans les environnements digitaux, plus particulièrement lorsqu’il y a une interaction entre l’utilisateur/visiteur sur un écran. Par exemple, au hover (survol de la souris) ou au clic sur un mot ou une portion de texte, il peut y avoir un changement de style tout en gardant l’apparence de la mise en page.
Légende
Pour indiquer au lecteur qu’un passage du texte correspond à une légende, en plus d’être placée à côté de l’image à laquelle elle renvoit, celle-ci est souvent mise en page à un corps plus petit et/ou avec un style différent.
Certaines polices de caractères ont même un style dédié aux légendes, appelé caption (« légende » en anglais), avec des détails optimisés pour cet usage, comme par exemple un contraste moins soutenu et une hauteur d’x plus importante.
Léger (graisse)
Sponsorisé par R-Typography . Caractère utilisé : Rizoma , dessiné par Rui Abreu, 2018.
Un style de police de caractères ayant une graisse plus fine que celle d’un Normal (ou Regular, en l'anglais) peut être nommée Léger (ou Light).
Il s’agit d’une des graisses les plus communes pour les polices en écriture latine (avec le Normal et le Gras, Regular et Bold en anglais). Mais il existe bien plus de styles de graisses : Fin, Livre, Extra-Léger ou même Hairline (fin comme un cheveu).
Manuaire
DESCRIPTION
Parmi les catégories de styles de caractères, le « manuaire » imite les formes écrites à la main.
HISTOIRE
On commence à identifier plusieurs styles de caractères avec la production de caractères mobiles en plomb. La technologie de l’impression avec des caractères mobiles consiste à obtenir un caractère par signe, de manière à pouvoir les assembler à volonté, dans toutes les combinaisons possibles. Cela impliquait que la forme de chaque caractère devait être indépendante des autres.
Avec le développement des caractères devenant de plus en plus nombreux (principalement en Europe), des styles plus décoratifs voient le jour, particulièrement pendant le 20e siècle. Non seulement ces caractères offraient un choix plus varié aux typographes (pour les utiliser dans les publicitaires, par exemple), mais ils servaient aussi aux fonderies de caractères de montrer leurs capacités techniques à travers diverses innovations. En plus du style italique, les caractères imitant l’écriture manuscrite (avec ces formes connectées et irrégulières) étaient les plus complexe à créer pour les outils de l’époque. Parmi les caractères qui ont réussi à relever ces défis, on peut citer le Mistral, dessiné par le créateur et publiciste français Roger Excoffon en 1953 pour la Fonderie Olive.
ÉVOLUTION
Grace aux possibilités des outils digitaux qui ont beaucoup moins de contraintes physiques que les caractères en plomb, le même signe peut avoir plusieurs variations différentes et remplacer la forme par défaut pour un meilleur rendu (voir Fonctionnalités OpenType ou Alternatives) et donner cette impression d’écriture manuscrite. Il y a aujourd’hui un grand choix de caractères manuaires, ainsi qu’un large panel de personnalité (et de qualité).
IMPRESSION
Les caractères manuaires sont principalement utilisés pour du titrage, des textes courts, voir même dans des logos de marque. Ils arrivent à retranscrire toutes sortes d’impressions différentes, avec plusieurs sous-catégories. note : ne pas confondre les caractères manuaires avec les lettrages !
Manuscript
Illustration : Malota .
Un manuscript est un document avec des textes écrits à la main.
Niveau simple ou double
Sponsorisé par Typotheque . Caractère utilisé : Zed Text , dessiné par Peter Biľak, 2024.
Les lettres latines a et g peuvent être représentées avec deux formes de constructions :
- simple niveau, pour un rendu plus géométrique ;
- double niveau, pour un style plus traditionnel ou classique.
Certaines polices de caractères, elles sont dessinées avec les deux variantes, car certains dessinateurs considèrent que les utilisateurs préfèreraient l’une plutôt que l’autre.
La lettre g peut aussi avoir une forme à demi-niveau, la plupart dans des designs scandinaves, héritage des panneaux de noms de rues au Danemark.
Piège à encre
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Area Normal Inktrap , dessiné par Matthieu Salvaggio, 2021.
Lorsque l’impression consistait à imprimer de l’encre sur du papier, l’encre pouvait facilement se disperser dans les plus petits détails, particulièrement en petit corps, ce qui réduit leur lisibilité.
Un des meilleurs exemples de police dessinée pour résoudre ce problème est le Bell Centennial, dessiné par Matthew Carter en 1975 pour la compagnie téléphonique américaine AT&T, qui avait besoin d’une police pour leur annuaire téléphonique (fabriqué avec un papier fin et poreux). Cette police a des encoches creusées à la jonction des traits, formant ainsi ce que l’on appelle des pièges à encre (ink traps en anglais).
En dessin de caractères numérique, les dessinateurs utilisent toujours les pièges à encre, particulièrement pour les caractères destinés à être utilisés à petit corps (imprimé ou sur écran), mais parfois aussi pour apporter un côté caractéristique (pouvant aller assez loin !).
Regular (graisse)
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Le style de graisse Regular, parfois aussi appelé Normal, est le style le plus fréquemment utilisé dans une famille de police de caractères.
Avec ses proportions et détails conçues pour être lu facilement, il s’agit du style de préférence pour un usage dans les textes courants.
Revival
Un revival (aussi « refonte », ou « réédition ») s’agit d’un caractère (aujourd’hui digital) dont le dessin se base sur celui d’un caractère existant (souvent un caractère d’imprimerie).
Le dessin d’un revival comporte forcément des détails propres au dessinateur, dues aux interprétations du dessin original lorsqu’il est imprimé sur papier ou vu sur écran de plusieurs résolutions différentes. Aujourd’hui, on peut trouver plusieurs caractères dessinés en tant que revivals d’un seul et même caractère, mais avec, pour chacun, des différences (parfois très) subtiles. Par exemple, on peut citer les nombreuses versions du Garamond.
Un revival d’un caractère d’imprimerie de texte courant est souvent un bon exercice pour les étudiants qui débutent en dessin de caractères, puisque cela permet de se familiariser avec des styles considérés comme « conventionnels » avant d’expérimenter avec plus de créativité.
Sans Serif
Illustration : Pauline Fourest (Spaghetype ).
DESCRIPTION
Les termes « sans empattement », « sans serif », « sanserif » ou tout simplement « sans » désignent un style de caractère qui n’a pas d’empattement.
HISTOIRE
De ce que l’on sait aujourd’hui, le premier caractère de ce style a été publié en 1816 sous le nom de Two-Line English Egyptian (Égyptienne anglaise à deux lignes), par William Caslon IV, à Londres.
Il y a eu plusieurs appellations différentes pour des caractères Sans comme nous l’entendons aujourd’hui, que l’on trouve en tant que noms de catégories de classifications typographiques : grotesque (en France et Royaume-Uni), Grotesk (Allemagne), Gothic (États-Unis), Linéale, Bâton ou Antique (France)
ÉVOLUTION
En Europe et en Amérique du Nord, les styles sans empattements sont devenus populaires depuis le début du 20e siècle et de nombreux dessinateurs ont fait des expérimentations diverses, dont certaines qui sont devenues des références pour des sous-catégories de ans serif : Sans Humaniste, Sans Géométrique, Grotesque ou Gothique…
Mais ces caractéristiques ne s’appliquent pas à d’autres systèmes d’écritures qui ont évolué indépendamment du monde ‘latin’. Le Hanzi pour le chinois a une catégorie de style similaire au Sans, appelé Heiti (ou Hei), mais qui n’a pas autant de sous-catégories.
Style
Illustration : Pauline Fourest (Spaghetype ).
Les polices de caractères de chaque système d’écriture existent en nombre et en variétés infinies. Ils sont influencés par de nombreux facteurs comme la technologie, les outils, les besoins et les modes. Mais chacune est (ou peut être) regroupée dans des catégories pour leurs similitudes avec d’autres, dans les systèmes de classification (avec ou sans empattement, humaniste ou géométrique, etc. ).
En écriture latine, on identifie aussi les styles romain (ou droit) et italique comme étant deux compagnons de styles d’un même caractère.
Sur-mesure
Illustration : James Graham .
Entreprises, marques et autres institutions peuvent avoir besoin d’une police de caractère dessinée sur-mesure (ou custom), spécifiquement adaptée à son langage visuel. Elles peuvent être utilisées en tant qu’élément majeur d’une identité et/ou ajustée à un usage particulier, contrairement aux polices distribuées sur catalogue, dites retail.
Une police sur-mesure coûte plus cher d’un premier abord par rapport à une licence d’une police retail (le client peut posséder une création exclusive, alors qu’une police retail peut être utilisé par beaucoup d’autres). Néanmoins, cela peut être financièrement et stratégiquement plus intéressant et plus profitable sur le long terme.
Il est souvent intéressant de comparer ces deux options si l’on compte utiliser une police pour l’identité d’une entreprise.Swash
Sponsorisé par Blaze Type . Caractère utilisé : Sigurd , dessiné par Matthieu Salvaggio et Léon Hugues, 2021.
Les ornements (communément appelés swash) sont les extensions de lettres dessinées avec une partie plus allongée par rapport à leur longueur “normale”, généralement considérés comme étant des détails décoratifs et/ou dans des styles de polices de titrage (ou display).
HISTOIRE
Les swashs apparaissent avec l’impression au plomb dans le monde latin, lorsque les lettres avec swashs servaient d’éléments décoratifs en complément au texte et étaient populaires auprès des lecteurs. Ils étaient également un moyen de mettre en avant les compétences du graveur de poinçon, montrant ainsi parfois des swashs exagérément longs et élaborés.
Les swashs ont toujours la même fonction dans les polices numériques d’aujourd’hui, avec les caractères « normaux » par défaut et ceux ornés accessibles en tant qu’alternatives.Texte courant
Sponsorisé par TypeTogether . Caractère utilisé : Aneto , dessinateurs principaux : Veronika Burian, José Scaglione, 2022.
Le texte courant est la partie principale d’un document. Les titres, sous-titres, légendes et autres parties doivent être visuellement différenciées du texte courant pour permettre au lecteur de distinguer et reconnaître chaque partie.
Pour la mise en page de texte courant, il est souvent recommandé de choisir un corps adapté à la lecture prolongée : de 9 à 12 points pour les supports imprimés, de 16 à 18 points pour les écrans.
Titrage
Sponsorisé par NM type . Caractère utilisé : Sixten , dessiné par Noel Pretorius et María Ramos, 2023.
Les caractères de titrage (plus communément appelés caractères display) sont dessinés pour attirer le regard, utilisés à grand corps sur des affiches, panneaux publicitaires, des titres de journaux ou magazines, etc.
Pour ce faire, ils ont souvent des formes et/ou des détails plus accentués que des caractères de texte courant.