Bilingue
Illustration : Words of Type. Caractère utilisé : Knowledge Rounded, dessiné par Lisa Huang, 2024.
On parle de texte bilingue lorsqu’il est rédigé avec deux langues différentes (ex. : anglais et français).
Attention à ne pas confondre la notion de deux langues (ou langages) avec celle de deux scriptes (ou écritures). L’anglais et le chinois sont non seulement deux langues différentes mais chacune utilise aussi une écriture différente.
Classification
Classification typographique selon Francis Thibaudeau, d'après le Manuel français de typographie moderne, F. Thibaudeau, 1924. Collection de la Bibliothèque nationale de France .
Avec le large choix de polices de caractères qui existe, il peut être difficile de les décrire, de les classer, voir même de les trouver dans un catalogue qui ne nous est pas familier.
Chaque écriture a son propre système classification de polices, correspondant au mieux à sa nature et son histoire. La notion d’esthétique étant différente selon chaque culture, un même style (même similaire) peut ne pas transmettre la même impression d’une écriture à une autre. Et une catégorie considérée comme étant courant pour une écriture peut ne pas être pertinente pour d’autres.
Si l’on prend comme exemple les caractères en scripte latine, il existe de nombreux systèmes de classifications depuis le début de l’impression au plomb, dont quelques-uns ci-dessous :
- Thibaudeau, par le typographe français Francis Thibaudeau en 1921, avec quatre catégories (Elzévirs, Didots, Égyptiennes et Antiques) ;
- Vox (ou plus tard Vox-Thibaudeau), par l’historien français Maximilien Vox en 1954 qui a pris comme base la classification Thibaudeau et l’a complété pour y intégrer les polices du catalogue de la fonderie Deberny & Peignot ;
- Vox-ATypI, avec encore plus de catégories et sous-catégories ajoutées par l’ATypI (Association Typographique Internationale) entre 1962 et 2021.
Aujourd’hui, les systèmes de classification peuvent varier d’une fonderie typographique à une autre, utilisant des termes plus ou moins « standardisés », en étant plus adaptés à leur propre catalogue ou les écritures présentes. Ces termes peuvent aider à s’y retrouver dans des choix parfois très étendus. Mais ce ne sont pas des catégories strictes à suivre à la lettre. L’imagination et la créativité ne se confinent pas!
Cohérence
Illustration : Chloe Kendall .
Il est important de garder une cohérence graphique avec les formes de tous les glyphes d’une police de caractères pour créer un ensemble unifié. Cela peut aller de la forme des empattements, l’épaisseur des traits, les proportions les uns avec les autres, leur espacement, etc.
Construction
Illustration : Yann Bastard .
Les lettres, caractères et autres glyphes de tout système d’écriture se composent selon un ordre et une forme spécifique de traits. Il s’agit de leur construction.
La construction des glyphes a évolué à travers le temps et à une vitesse et rythme différents pour chaque écriture, influencée par des facteurs divers (outils en utilisation, préférences de style, besoins, etc.).
Contraste
Illustration : Erik van Blokland .
Le contraste est le rapport entre les pleins (parties épaisses) et les déliés (parties fines) des glyphes.
Ces variations d’épaisseurs du trait viennent de l’écriture manuscrite, résultat de l’outil qui interagit avec son support en combinaison avec les mouvements de l’écrivain.
Aujourd’hui, en dessin de caractères latins, on parle de contraste vertical ou naturel lorsque les parties verticales sont plus épaisses que les horizontales. Le contraire est un contraste inversé.Mais ces concepts ne sont applicables qu’à des écritures ayant évolué en utilisant des outils et supports qui créent naturellement un tel effet, ce qui n’est pas le cas pour tous. Par exemple, le contraste de l’alphabet hébreu est « naturellement » distribué dans le sens inverse.
Couleur
Illustration : Words of Type.
La couleur d’un texte est la qualité de sa texture visuelle rendue par le dessin de la police utilisée.
D’autres réglages comme l’espacement, l’interlignage, la fréquence de certaines lettres ou d’accents peuvent aussi impacter la couleur typographique.
Aussi appelé « gris typographique ».Dessin de police de caractères
Illustration : Jay Cover .
Le dessin de police de caractères (ou type design en anglais) consiste en la pratique de création et de dessin de polices.
Il s’agit de dessiner tout ce qui fait partie d’une police : qu’il s’agisse du dessin des lettres, chiffres, symboles et autres glyphes, de régler les nombreux autres caractéristiques comme l’espacement, le crénage, le hinting, etc. La personne qui pratique de dessin de caractères est un/e dessinateur/rice de polices de caractères.
À ne pas confondre avec typographie.
Distinction typographique
Illustration : Malota .
En typographie, on parle de distinction lorsqu’une une partie du texte a besoin d’être mise en exergue ou séparée du reste tout en gardant la mise en page du paragraphe, comme par exemple avec un titre d’une oeuvre, des commentaires, ou une citation.
Le moyen le plus commun de mettre un passage en exergue pour les écritures latines est de le mettre en italique.
D’autres écritures telles que le Hanzi (chinois) ou le japonais n’ont pas d’italique et utilisent des moyens différents : graisse supérieure, souligné, ou points.Ductus
Illustration : Tezzo Suzuki .
Les glyphes de tous les systèmes d’écriture sont écrits selon un ordre de traits et une direction spécifiques. Il s’agit du ductus (du latin ducere, signifiant « conduire », « tirer »). Le ductus s’est développé après de nombreuses phases d’évolution, amenant les caractères à leur apparence actuelle, souvent influencée par une volonté de les écrire plus facilement (et/ou plus rapidement), en utilisant divers outils (d’hier ou d’aujourd’hui).
Écriture
Le mot « écriture » (ou script en anglais) ne doit pas être confondu avec « langage », ou « langue ».
Une même écriture peut être utilisée pour retranscrire plusieurs langues, par exemple avec l’alphabet latin qui est utilisé par de nombreuses langues en Europe et à travers le monde.
Équilibre
Illustration : Catherine Potvin .
La notion d’équilibre a une place majeure dans le dessin de caractères. Avec des formes diverses (lettres, chiffres, symboles, etc.), combinées les unes aux autres pour composer un ensemble plus complexe (mots et phrases), cela nécessite un certain niveau d’entraînement et d’expertise pour obtenir un ensemble harmonieux.
Un bon équilibre permet une lecture confortable.
Famille
Illustration : Jay Cover .
Une famille de caractères est un groupe de polices ayant des caractéristiques communes (tout comme avec une famille de personnes), tout en ayant chacun leurs propres spécificités (de graisse, de largeur, de contraste, etc.), également comme avec les membres d’une famille.
En général, une famille de caractère comprend un nombre limité de styles, comme le Light (Léger), Regular (Normal) et Bold (Gras), avec les italiques correspondantes. Avec un nombre de styles plus important (souvent plus de 10 styles), on peut parler de super-famille.
Langue
Illustration : Catherine Potvin .
Contrairement à un système d’écriture, une langue est tout moyen de communication et d’expression. Il ne s’agit pas forcément des mots « parlés » (par ex. avec la langue des signes).
Lettrage
Illustration : Yann Bastard .
Un lettrage est un dessin de caractères réalisé pour une situation donnée (par exemple, pour une enseigne de magasin) ou un ouvrage particulier (logo d’une marque, titre dans un encart de magazine, etc.), en opposition à une police de caractères où les glyphes sont dessinés individuellement pour pouvoir fonctionner sous toutes sortes de combinaisons.
Lisibilité
Illustration : Malota .
En typographique, on parle de lisibilité lorsque l’on mentionne la capacité d’un texte à être facilement lu ou non, qui se trouve influencé par plusieurs facteurs autres que le texte en lui-même. On confond souvent les termes « lisibilité » et « visibilité ».
CITATION
« La lisibilité d’un texte ne dépend pas seulement du type de caractère, de son corps, de l’espacement plus ou moins judicieux des mots et des lettres, de la longueur des lignes mais aussi de l’espacement de ces dernières, nommé également interlignage. »
Jost Hochuli (traduit par Victor Guégan et Pierre Malherbet) dans Détail en Typographie.
Mettre en majuscules
Sponsorisé par Type Together . Caractère utilisé : Rezak , dessiné par Anya Danilova, 2022.
Dans les applications de traitement de texte, « mettre en majuscule » du texte sélectionné transforme toutes les lettres minuscules (d’écriture latine) en lettres capitales.
Multi-scripte
Sponsorisé par Typotheque . Caractère utilisé : November , plusieurs dessinateurs, 2016.
Est multi-scripte ce qui est écrit en plusieurs scriptes, ou systèmes d’écritures. Par exemple, un livre édité en anglais et en arabe est multi-scripte. Mais s’il est en anglais et en français, il est alors multilingue avec un seul script.
Multilingue
Sponsorisé par Typotheque . Caractère utilisé : Lava , dessiné par Peter Biľak, 2013.
Est multilingue ce qui parle, écrit ou est écrit en plusieurs langues. Quelque chose peut être multilingue mais pas forcément multi-scripte. Par exemple un livre édité en anglais et en français est multilingue, mais n’utilise qu’une seule écriture : l’alphabet latin.
Nombre
Sponsorisé par Production Type . Caractère utilisé : Cardinal Photo , dessiné par Jean-Baptiste Levée, 2020.
On confond très souvent les mots « chiffre » et « nombre ». Mais, sur un plan linguistique, les deux sont bien différents : un chiffre est une représentation graphique d’un nombre, qui, lui, est un concept algébrique. Plusieurs chiffres combinés forment un nombre. Par exemple, le nombre 22 est représenté par deux chiffres 2.
Police de caractères
Illustration : Erik van Blokland .
Une police de caractère, ou caractère est un ensemble de glyphes dessinés avec une intention (et/ou style) particulière.
Une famille de caractères peut regrouper plusieurs styles avec leurs styles propres à chacun (graisse, largeur, contraste, etc.) mais gardant des traits communs appartenant au même groupe.
À ne pas confondre avec fonte ou typographie.
Style
Illustration : Pauline Fourest (Spaghetype ).
Les polices de caractères de chaque système d’écriture existent en nombre et en variétés infinies. Ils sont influencés par de nombreux facteurs comme la technologie, les outils, les besoins et les modes. Mais chacune est (ou peut être) regroupée dans des catégories pour leurs similitudes avec d’autres, dans les systèmes de classification (avec ou sans empattement, humaniste ou géométrique, etc. ).
En écriture latine, on identifie aussi les styles romain (ou droit) et italique comme étant deux compagnons de styles d’un même caractère.
Sur-mesure
Illustration : James Graham .
Entreprises, marques et autres institutions peuvent avoir besoin d’une police de caractère dessinée sur-mesure (ou custom), spécifiquement adaptée à son langage visuel. Elles peuvent être utilisées en tant qu’élément majeur d’une identité et/ou ajustée à un usage particulier, contrairement aux polices distribuées sur catalogue, dites retail.
Une police sur-mesure coûte plus cher d’un premier abord par rapport à une licence d’une police retail (le client peut posséder une création exclusive, alors qu’une police retail peut être utilisé par beaucoup d’autres). Néanmoins, cela peut être financièrement et stratégiquement plus intéressant et plus profitable sur le long terme.
Il est souvent intéressant de comparer ces deux options si l’on compte utiliser une police pour l’identité d’une entreprise.Typographie
Illustration : Jay Cover .
La mise en page (ou typographie) consiste à assembler des textes dans une composition graphique, en définissant chacun des aspects tels que les proportions des colonnes de textes avec les espaces blancs, choisir les caractères et leur styles, définir le corps des différents types de textes, l’espacement entre les lignes, l’approche des lettres, le type de justification, utilisation de césure ou pas, etc.
La personne qui pratique la typographie s’appelle un·e typographe.
À ne pas confondre avec le dessin de caractères.
Visibilité
Illustration : Catherine Potvin .
Lorsqu’un texte est lu facilement grâce à une bonne identification de chaque caractère, on parle de bonne visibilité. En dessin de caractères, certaines formes permettent à un glyphe d’être plus facilement reconnaissable que d’autres, essentiellement dues au fait que certains sont plus familières aux lecteurs que d’autres.
Il s’agit d’un concept subjectif car cela varie selon le contexte, la culture et l’époque. Le mot « visibilité » est souvent confondu avec « lisibilité ».